L'instruction de Sellal a imposé aux banques publiques de se remettre en question. Une première évaluation du nouveau dispositif sera disponible cette fin de mois. Une instruction du Premier ministre Abdelmalek Sellal, émise le 10 décembre dernier, avait ordonné aux banques publiques d'appliquer des mesures d'allègement des procédures bancaires et en matière d'octroi de crédits d'investissement au profit des PME. Cette instruction commence à «donner ses fruits» à peine un trimestre après la publication du nouveau dispositif dont la première évaluation d'application sera connue dès fin mars. C'est du moins ce qu'a affirmé à l'APS, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderrezak Trabelsi. Les banques publiques sont en train d'évaluer la mise en oeuvre du dispositif de facilitations bancaires, appliqué depuis le début de l'année. Décidé lors de la dernière rencontre tripartite Gouvernement-patronat-Ugta, ce dispositif porte sur un assouplissement bureaucratique des procédures bancaires en réduisant le nombre de documents exigés et les délais d'ouverture de comptes. L'APS rapporte quelques exemples significatifs indiquant que l'agence CPA (Crédit Populaire d'Algérie) de Kouba (Alger), a enregistré 80 comptes nouveaux depuis janvier 2013, soit quatre comptes par semaine contre un seul par le passé. Selon le premier responsable de cette agence, Arkam Sadek, les gens sont ravis de ne produire qu'une «copie de la pièce d'identité et un acte justifiant la résidence pour ouvrir un compte au sein de la banque». Même son de cloche auprès de la clientèle elle-même. Une jeune étudiante venue ouvrir un compte chez cette agence a indiqué: «Je leur ai ramené une copie de la pièce d'identité et la résidence pour ouvrir un compte et ça m'a fait plaisir qu'ils aient supprimé l'extrait de naissance» a-t-elle dit. Auparavant, il fallait se munir, en plus d'un acte de naissance original (n° 12) et de deux photos, obligeant ceux qui sont nés dans d'autres régions du pays à se déplacer pour pouvoir ouvrir un compte bancaire. L'autre progrès concerne la suppression de la fiche de paie du dossier. Ainsi les non-salariés sont autorisés à ouvrir un compte bancaire, alors qu'ils ne pouvaient posséder qu'un compte d'épargne auparavant s'est félicité Arkam qui pense qu'une «nette amélioration» a été constatée dans les activités bancaires. Dans une autre agence du CPA, Mme Yasmine Belhimer, chargée de la clientèle, a indiqué que si le dossier pour l'ouverture d'un compte pour les particuliers a été débarrassé du fameux acte de naissance N°12, celui concernant les PME a été allégé de plusieurs autres documents. Il s'agit du certificat d'existence, de l'acte de naissance du gérant, le certificat de la résidence, le contrat de location, le document notarial Boal (Bulletin Officiel des Annonces Légales), ainsi que de l'obligation de la publication de l'acte de création dans un quotidien, autant de documents supprimés au grand bonheur des entrepreneurs, a indiqué Mme Belhimer. La réduction du délai de traitement n'est pas en reste quand on sait qu'il fallait 10 jours pour accorder un crédit contre seulement 48 heures aujourd'hui. A la BDL (Banque de développement local), les délais de traitement ont été réduits d'un mois à 3 mois auparavant à 15-45 jours actuellement, a précisé Abbas, assistant du directeur commercial. La preuve de l'authenticité des pièces fournies sera désormais à la charge des banques grâce à une interconnexion avec les administrations concernées.Quant aux comptes des retraités, le même responsable rejoint l'avis de son confrère du CPA en évoquant la «réticence ancrée dans cette catégorie contre toute tentative de changement». Toutefois, le dispositif a élargi la procédure au versement des pensions de retraites et remboursements aux comptes bancaires.La banque est en train d'élaborer avec l'Abef et la Cnas (Caisse nationale de la sécurité sociale) un système informatique pour assurer le virement des retraites dans les délais, a-t-il fait savoir.