Il s'appelle Abdelkrim Hassani et nourrit une ambition : briguer la magistrature suprême. Ancien président de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), Abdelkrim Hassani, beau-frère de Larbi Ben M'hidi a décidé, depuis hier, de se lancer dans la bataille de la présidentielle. Les raisons : “L'Algérie dont on rêvait à l'indépendance n'est pas celle d'aujourd'hui, dit-il, et le régime actuel n'a aucune vision ni aucune stratégie sur le triple plan politique, économique et social”. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au Centre international de presse à Alger, le désormais candidat à la candidature a expliqué que “Bouteflika a échoué dans son mandat”. “Il est temps de mettre fin à ce régime”, a-t-il affirmé. En dépit qu'il reconnaît que l'actuel président est “un ami” et qu'il l'avait soutenu en 1999, comme tous les présidents du reste, Abdelkrim Hassani qui s'interdit de “l'insulter” estime toutefois que celui-ci n'a pas mis en œuvre “son programme”, un programme auquel il a participé dans l'élaboration, mais également que son règne a été marqué par le monopole sur les banques, les médias et les libertés. C'est pourquoi, si demain il est élu, Abdelkrim Hassani, de son nom de guerre Si El-Ghouti, prévoit dans un premier temps de réviser la Constitution. Une révision qui doit consacrer, selon lui, la régionalisation. Sur un autre plan il se fixe comme objectif d'offrir tous les moyens à l'armée pour sa professionnalisation et dont il salue au passage la neutralité ; de “réévaluer le dinar” et de doubler les salaires “si ça n'entraîne pas des conséquences”. Quant au terrorisme, inspiré à ses yeux par la CIA et le terreau de la misère, il compte donner une chance de “six mois aux terroristes pour la reddition” sans quoi, dit-il, “je mettrais une légion de lutte jusqu'au rétablissement de la paix”. Interrogé sur l'initiative du groupe des “dix”, Abdelkrim Hassani qui admet que le danger du trucage est présent, puisque “il y a un spécialiste de la fraude à la tête de l'Exécutif”, il n'en explique pas moins qu'il est hostile “à ce genre de conspiration contre une personne”. “Il faut attendre puisque l'armée a déclaré qu'elle sera neutre et puis il y a la suppression des bureaux spéciaux”. “Mais le président élu doit être légitime”, précise-t-il. Par ailleurs, il a indiqué qu'il a mis en place des structures à travers les 48 wilayas, pour recueillir les signatures. Père de 4 enfants, docteur en droit et en physique, Abdelkrim hassani est âgé de 73 ans. R. N.