Le Premier ministre a assuré que la demande de la population de Ouargla sera prise en charge par le gouvernement. Il a nié, à l'occasion, avoir utilisé, à Tiguentourine, le 24 février dernier, le terme chardama, interprété par l'opinion publique nationale comme une insulte contre les jeunes manifestants. “Chardama ne fait pas partie de mon lexique ni de celui des membres du gouvernement", a-t-il mis au point. Avant d'aller à la rencontre des autorités locales et des représentants de la société civile de la wilaya de Béchar, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a fait une entorse au programme préalablement établi pour sa visite de travail en assistant à un colloque qui se tenait à l'université de la ville. Là, devant une assistance formée essentiellement d'étudiants et de jeunes diplômés, il a abordé la révolte des jeunes de Ouargla contre la précarité et le chômage. Sans détours, il a reconnu la justesse et la légitimité des revendications brandies à bras-le-corps par les sans-emplois. “Le gouvernement va répondre à toutes les revendications. Des mesures seront prises", a-t-il assuré. Il a salué, de manière appuyée, la promptitude des jeunes de Ouargla à formuler leur demande sans recourir à la violence et à l'émeute. Il a particulièrement mis en évidence ce qu'il a considéré comme une incroyable prise de conscience de ces jeunes, qui ont refusé ouvertement, a-t-il insisté, que leur mouvement soit instrumentalisé pour mettre en péril la stabilité du pays. Pour mieux calmer les esprits et probablement pour éviter aussi un effet d'émulation, le Premier ministre a rappelé que le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a été interpellé, en 2010 à Laghouat, sur l'impératif de construire des facultés de médecine au sud du pays. “Une étude a été menée. Elle a pris du temps car c'est un projet complexe puisqu'il relève de la santé des citoyens. Il y a un mois, le président de la République m'a instruit de mettre à exécution cette décision. Il y a, à peine, une semaine, j'ai signé les décrets exécutifs pour la réalisation de trois universités de médecine, une à Ouargla, la deuxième à Laghouat et la troisième à Béchar. C'est une décision importante qui a un poids politique et médical." Pour édifier l'opinion publique bécharie sur la volonté du gouvernement de résorber le chômage dans la région, il a indiqué que les services du Premier ministère ont coordonné leur action avec le ministère de l'Industrie pour accélérer la réalisation de la cimenterie de la Saoura, dont la livraison est prévue pour 2017. Ce complexe contribuera à la création d'environ 500 emplois directs au profit de la population locale. Devant les notables de Béchar, le Premier ministre est revenu sur la crise de Ouargla, en apportant une mise au point. Il a nié avoir utilisé, à Tiguentourine le 24 février dernier, le terme chardama interprété, par l'opinion publique nationale, comme une insulte contre les jeunes manifestants de Ouargla. “Chardama ne fait pas partie de mon lexique ni de celui des membres du gouvernement. L'Algérien qui n'aime pas l'Algérie n'est pas Algérien", s'est-il défendu. Tour à tour charmeur, réconciliateur et entreprenant, Abdelmalek Sellal a certifié que les priorités du gouvernement s'articulaient autour du développement des régions du Sud et des Hauts-Plateaux. “Soyez rassurés. Nous ne faillirons pas à nos obligations envers vous", a-t-il ajouté. Il a poursuivi dans la même voie en soutenant que l'Etat dispose actuellement de ressources financières qui lui permettent de concrétiser ses engagements. “Si nous ne développons pas l'économie nationale, il nous sera difficile de dire que nous avons accompli notre devoir." Il a, ensuite, transgressé sur le politique et le sécuritaire, assurant que “notre objectif au gouvernement, qui est celui du président de la République, est de montrer notre force". Il a alors affirmé, une nouvelle fois, que l'attaque terroriste qui a ciblé, en janvier dernier, le complexe gazier de Tingentourine à In Amenas a prouvé, à la face du monde, que l'Armée algérienne est à la hauteur des missions qui lui sont dévolues. “Nos frontières sont protégées. Nous n'avons pas peur. Personne ne peut yahgarna (nous intimider ou nous attaquer, ndlr). Il faut, néanmoins que nous soyons conscients et que nous ne tombions pas dans des manœuvres politiciennes qui nous feraient sombrer." Il a plaidé alors pour la vigilance pour que la paix et la stabilité du pays ne soient pas menacées. Plus rassurant que jamais, il a déclaré que le gouvernement concrétisera son programme, voté par le Parlement. “Nos sorties sur le terrain entrent dans ce cadre. Il nous reste la révision constitutionnelle, sur laquelle nous travaillons." S. H.