“J'ai foncé sur l'opportunité de présenter un spectacle en Algérie. Je suis déjà venu deux fois, pour la promotion d'Indigène et Hors-la-loi. Mais c'est la première fois que je donne un show", a déclaré l'humoriste franco-marocain, Djamel Debbouze, à l'entame de la conférence de presse qu'il a animée quelques heures à peine avant sa représentation à Alger. Il a ajouté qu'il ressentait des liens avec ce pays, car à chaque fois qu'il incarne un Arabe au cinéma, il a la nationalité algérienne. C'est le cas pour les deux films de Bouchareb, mais aussi de celui de Mohamed Hamidi, Né quelque part, qui sortira dans les salles en juin prochain. Ce long métrage raconte l'histoire d'un émigré qui revient au bled pour aider son père à reconstruire sa maison. Il rencontre alors un cousin germain qui porte le même nom. Ce dernier usurpe son identité pour partir en France. Le temps que le personnage, joué par Debbouze, régularise sa situation vis-à-vis de l'administration, il passe forcément par une crise identitaire, alimentée par les différences culturelles et cultuelles de sa patrie d'origine et de son pays d'adoption. Ce choc de cultures, l'artiste l'a vécu, selon ses propres confessions, lorsqu'il s'est marié avec une Française, la journaliste Melissa Thérieu. Enclin à la confidence, il a affirmé qu'il était né avec toutes les tares. “Je suis petit, pas beau, arabe avec une main dans la poche. Sans mon humour, je serais mort. Être drôle m'a permis d'être intéressant, de vivre", a-t-il avoué. Son show, Tout sur Djamel, qu'il a joué hier et avant-hier est inspiré de sa propre vie. “Tout est vrai", a-t-il certifié. Sur la polémique lancée, quelques jours avant son arrivée en Algérie, par un groupe qui prétendait que l'artiste est indésirable dans le pays, l'humoriste franco-marocain a affirmé qu'il n'avait pas entendu parler de cette controverse. “Je peux vous dire que je n'ai eu aucun problème à venir en Algérie. J'ai obtenu les autorisations et les documents requis pour me produire en Algérie en 17 minutes", a-t-il déclaré. Sur la cherté du billet du spectacle, cédé à 4 000 et 5 000 DA, Djamel Debbouze a rétorqué : “On ne pose pas ce genre de question à Michel Sardou, Eddy Mitchell ou un artiste américain, mais à moi, parce que je suis de la même famille. C'est du racisme à l'envers", a-t-il regretté. “Le but, ce n'est pas de me remplir les poches. Je gagne bien ma vie au cinéma. J'ai vendu le spectacle ici moins cher qu'ailleurs. Je suis prêt à me produire gratuitement, si cela profitait au plus grand nombre d'Algériens", s'est-il engagé, avant d'ajouter : “Les producteurs algériens (Think box pour cet événement, ndlr) n'ont pas malheureusement le soutien de beaucoup de sponsors. Pour ma part, je travaille souvent avec des producteurs qui débutent." S. H. Nom Adresse email