Durant toute la journée de jeudi, le mot d'ordre de grève générale a fait du chef-lieu communal de Béni Zmenzer une ville morte. La population de la localité de Béni Zmenzer a répondu massivement, jeudi dernier, à l'appel à la grève et au rassemblement lancé la veille par la coordination des villages de la région pour demander la libération du jeune Kahil Yazid, enlevé par des individus armés lundi dernier dans la soirée au chef-lieu communal Alma. Près d'un millier de personnes ont pris part à ce rassemblement organisé dans le chef-lieu communal de Béni Zmenzer où ont été accrochées plusieurs banderoles sur lesquelles la population crie halte aux kidnappings, appelle à la libération de Yazid sain et sauf et sans versement de rançon et exprime son ras-le-bol contre l'insécurité qui règne dans leur localité et leur abandon par les autorités puisque, rappellent-elles, aucune présence des services de sécurité n'est assurée dans cette localité qui a déjà défrayé la chronique avec les affaires criminelles à répétition. Durant toute la journée de jeudi, le mot d'ordre de grève générale a fait du chef-lieu communal de Béni Zmenzer une ville morte. Tous les commerçants ont baissé rideau et les institutions publiques ont fermé leurs portes pour exprimer ainsi une solidarité populaire effective envers la famille Kahil durant cette dure épreuve après l'enlèvement de leur fils de 21 ans. Hier encore, pour maintenir cet élan de mobilisation et de solidarité, une caravane a été organisée par la population qui, avec un long cortège de véhicules portant des photos de la victime et des banderoles, a sillonné dans l'après-midi toute la région en partant de Béni Zmenzer, cette localité située à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, vers Mâatkas, Souk El-Tenine et Drâa Ben Khedda. C'est dire que la population de Béni Zmenzer n'a pas dérogé à la règle de la mobilisation devenue systématique en Kabylie à chaque fois qu'il s'agit d'un enlèvement. Pour rappel, Kahil Yazid vivait hier sa cinquième journée de captivité. Il a été enlevé, selon des sources sécuritaires, par un groupe d'individus armés, qui seraient au nombre de six, et qui l'ont embarqué de force à bord d'un fourgon alors qu'il était devant son domicile à Alma. Selon certaines sources locales, les ravisseurs sont entrés en contact avec la famille de la victime mais juste pour les rassurer que leur fils se portait bien. Selon d'autres, une rançon aurait été exigée mais l'information a été tenue secrète. Sur ce point, il y a lieu de souligner que bien des libérations d'otages à Tizi Ouzou ont été attribuées à la mobilisation de la population mais par la suite la vérité sur le paiement de rançon a été confirmée. Il est à rappeler, également, que la famille du jeune Laceuk Ali, disparu dans des conditions mystérieuse fin janvier dernier, a été convoquée par les services de sécurité pour tenter d'identifier un corps en décomposition découvert par un habitant des Issers dans un puits situé non loin du domicile du frère du suspect arrêté juste après la disparition et relâché par le procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou pour manque de preuves. Ce qui avait alors provoqué la colère de la population qui a organisé plusieurs actions de protestation pour dénoncer la “légèreté" avec laquelle l'enquête a été menée. Selon nos sources, les membres de la famille de la victime n'ont pas pu reconnaître le corps en raison de son état de décomposition avancé. Des tests ADN devaient être effectués hier pour tenter d'identifier le corps. S L Nom Adresse email