Tandis que les pavillons du village du monde multiplient les cocktails de promotion, et certains festivaliers discutent des choses insolites comme le vol des bijoux de Chopard dans un prestigieux hôtel cannois, les films en compétition défilent en semant satisfaction, mais point de surprise. Trois œuvres privilégiant psychologie, émotion et réalisme s'imposent. D'abord, le Passé de l'Iranien Asghar Farhadi qui concourt pour la Palme d'or. Après le succès planétaire de Séparation, le cinéaste iranien revient avec une nouvelle expérience cinématographique, le moins que l'on puisse dire intéressante. Même si les ovations ont été timides à la fin de la projection, il n'en demeure pas moins que le film, portant une forte touche française, reste un film très bien construit et bien réalisé. L'histoire se déroule à Paris où un Iranien revient pour divorcer d'une Française dont il est séparé. La femme est en couple. Il en résulte une histoire triangulaire qui oscille entre passé et présent racontée avec beaucoup de métaphores visuelles. Ensuite, Psychothérapie d'un Indien des plaines du Français Arnaud Desplechin qui est également en compétition. Adapté du livre éponyme du célèbre psychanalyste et anthropologue franco-américain, qui fut un des parents de l'ethnopsychanalyse, Georges Devereux, le film affiche des prétentions légitimes. Le réalisateur du Ma Vie sexuelle (sélection officielle Festival de Cannes 1996) livre un film sur l'ethnopsychanalyse. Par ailleurs, il y a lieu de retenir l'excellente prestation de l'acteur mexicain Benicio Del Torro qui affiche assurance et sérénité dans le jeu. Même s'il reste sans grande originalité, ce film plairait certainement aux étudiants en psychologie. Enfin, Bends de la chinoise Flora Lau, en compétition dans la section Un certain regard, qui met en scène des personnages évoluant à la frontière entre Hong Kong et Shenzhen, entre la République populaire de Chine et sa “région administrative spéciale". “Je voulais dresser le portrait de cette ville qui représente la déchéance pour les uns et l'espoir pour les autres. J'ai voulu écrire une véritable histoire avec des personnages qui me donnent l'occasion d'explorer les différentes couches de cette société", déclare la jeune Chinoise. Même si le film n'affiche aucune ambition, il reste très touchant dans la mesure où il privilégie l'émotion et le réalisme. En attendant que les films s'affrontent, sous les yeux alertes des arbitres, la Palme d'or est bien gardée dans un coffre bien sécurisé. Elle apparaîtra, telle une mariée, à la fin du festival. T.H Nom Adresse email