Le Forum des chefs d'entreprise organise, aujourd'hui, en son siège à Chéraga à Alger, un atelier-débat consacré à l'évaluation des politiques de subventionnement mises en œuvre par l'Algérie. "Il s'agira de nous interroger sur l'opportunité, pour l'Algérie, de maîtriser, de réorienter et de mobiliser le subventionnement étatique au service du développement économique et social du pays ainsi que sur les bénéfices potentiels à en tirer, les coûts possibles à payer et les écueils éventuels à éviter", souligne l'organisation patronale dans une note de présentation de la rencontre. Les évaluations réalisées montrent que les transferts sociaux directs en Algérie ont atteint plus de 11 300 milliards de dinars, soit 156 milliards de dollars, durant la période 1999-2012. "Cela représente près de 10% du produit intérieur brut (PIB) et plus d'un quart du budget général de l'Etat", estime le FCE, indiquant que les aides aux ménages représentent environ 26% de ce subventionnement durant la même période. "Ce montant n'inclut pas les subventions implicites ou indirectes, non budgétisées, qui représenteraient environ 17% du PIB en 2010, selon une dépêche APS datant du 13 mars 2013", précise l'organisation patronale, relevant que les subventions aux prix de l'énergie, sous forme de rachat de dettes des entreprises fournisseuses, ont atteint 800 milliards de dinars (10,59 milliards de dollars), soit 6,6% du PIB, ventilées en 150 milliards de dinars (2,13 milliards de dollars) pour l'électricité et 650 milliards de dinars (8,46 milliards de dollars) pour les carburants. Selon le FCE, "le montant des transferts sociaux financés par le budget général de l'Etat a été multiplié par 7,5 entre 1999 et 2012". Parmi les aides aux ménages, les seuls soutiens aux prix du lait et des céréales ont représenté plus de 40% des aides à cette catégorie sociale entre 2006 et 2012, les autres aides ont concerné, à parts relativement égales, les allocations familiales, l'éducation et, enfin, l'accès à l'électricité, au gaz et à l'eau. "La question centrale qu'il s'agit alors de poser à ce niveau est de savoir si ce subventionnement étatique est justifié, soutenable et si une partie au moins de cette dépense peut être mobilisée pour le développement économique et social du pays de sorte à contribuer à élever notre économie au rang d'une économie compétitive, avec une croissance endogène et auto-entretenue, émancipée des hydrocarbures", soutient le FCE. L'organisation patronale estime que "dans une économie où les marchés sont parfaitement compétitifs, rien ne saurait justifier une subvention. L'introduction d'une subvention serait inefficace". Mais dans la pratique, ces conditions existent rarement, voire jamais. Le FCE plaide plutôt pour le subventionnement direct de la branche de production concernée. "Cette démarche pourrait s'appliquer dans notre pays, prioritairement aux deux produits, lait et céréales, importés massivement et aux prix internationaux, puis subventionnés par l'Etat", suggère le FCE. "En effet, si l'Etat renforce le subventionnement apporté à la branche de production concernée, dans le cadre d'un programme réfléchi de substitution aux importations, à terme, la branche en question pourrait produire à des coûts compétitifs", argumente l'organisation patronale. M R Nom Adresse email