L'évaluation des politiques de subventions mises en œuvre par les pouvoirs publics a été au centre d'un atelier organisé mercredi à Alger par le Forum des chefs d'entreprises (FCE). L'objectif de cette rencontre est, selon le FCE, de contribuer à faire évoluer la réflexion sur l'impact des subventions sur le système productif national, sur le développement économique et social en Algérie. Il s'agit d'engager la recherche d'une démarche progressive permettant de mobiliser le subventionnement au service du développement économique et social du pays, souligne l'organisation. Les transferts sociaux directs en Algérie ont atteint plus de 11 300 milliards de dinars (156 milliards de dollars) de 1999 à 2012, soit 10% du produit intérieur brut (PIB) et plus d'un quart du budget général de l'Etat. Les aides aux ménages représentent environ 26% de cette subvention durant la même période, un taux qui n'inclut pas les subventions implicites ou indirectes, non budgétisées, qui représenteraient environ 17 % du PIB en 2010. Parmi ces aides, il y a notamment les subventions aux prix de l'énergie, sous forme de rachat de dettes des entreprises fournisseuses, qui ont atteint 800 milliards de dinars (10,59 milliards de dollars), soit 6,6% du PIB, ventilées à raison de 150 milliards de dinars pour l'électricité et 650 milliards de dinars pour les carburants. L'atelier du FCE s'intéresse sur le bien-fondé des subventions étatiques et si une partie au moins de cette dépense peut être mobilisée pour le développement économique et social du pays et compétitive l'économie nationale. Cependant, une subvention efficace peut remédier à une défaillance du marché et équilibrer les coûts et les avantages sociaux et privés, ce qui est surtout valable dans les économies en développement, comme c'est le cas pour l'Algérie. «Ainsi, quand un gouvernement décide de protéger une branche de production nationale particulière, il a le choix entre l'imposition d'un droit de douane sur les importations concurrentes, ce qui n'est pas toujours possible avec les accords internationaux de démantèlement tarifaire, et ce qui n'est pas non plus souhaitable en raison de la répercussion des tarifs supplémentaires de douane sur les prix intérieurs des produits importés, et le subventionnement direct de la branche de production concernée», explique le FCE. Si une subvention est accordée, le prix intérieur resterait le prix d'importation et la subvention accordée permettrait à la branche de production nationale de concurrencer les importations aux prix mondiaux. Il s'agit d'analyser le subventionnement étatique, à travers les transferts sociaux.