Après la phase révélation avec le titre "Lalla Mira", et après avoir acquis une riche expérience de la scène, Freeklane, composé de six électrons libres, a sorti son premier album, qui se distingue par de beaux textes, portés par la voix de Chemseddine Abbacha, et des arrangements qui affichent l'éclectisme de la formation. Freeklane — jonction entre le vocable anglais "free" qui signifie libre, et kklane" qui vient du mot amazigh "klane" ou "Iklan" signifiant esclave —, est un groupe de musique, formé initialement en 2008 et renforcé plus tard par l'arrivée de nouveaux membres, qui se distingue par ses sonorités aux inflexions maghrébines ouvertes sur la musique occidentale. Après la phase révélation (notamment dans l'émission "Serial Taggeur" sur les ondes de la Chaîne III) avec le titre "Lalla Mira" qui a eu un très grand succès, et après avoir acquis une riche expérience de la scène, Freeklane, composé de six électrons libres [Chemseddine Abbacha (chanteur), Saïd Belghanem (guitare électrique), Noureddine Berrah (guitare électro-acoustique), Izem Saadi Ouada (synthétiseur), Youces Akkouche (guitare basse), Yacine Haddad (batterie)], a sorti, le mois dernier, son premier album, "Lalla Mira", aux éditions Padidou (prix : 150 DA); un opus qui se distingue par de beaux textes, portés par la voix de Chemseddine Abbacha, et des arrangements qui affichent l'éclectisme de la formation. "Lalla Mira" est, en effet, un album métissé, riche en couleurs et en fusions harmonieuses qui témoignent de l'envie de chacun des membres d'apposer sa patte. On découvre à travers les 12 titres [y compris les deux istikhbar (un istikhbar voix et un autre au mandole) et l'intro] qui composent "Lalla Mira" plusieurs styles (chaâbi, raï, diwane, gnawa, blues, rock, reggae, kabyle, etc.), parfois dans un même morceau. Cette manière de procéder, loin d'être un exercice de style, surprend au départ, mais l'auditeur finit par s'habituer, et voyage avec le groupe, qui s'inspire fortement des musiques spirituelles, notamment par le biais de l'atmosphère que le son de Freeklane installe (parfois mystique), l'utilisation de certains instruments (bendir, par exemple), ou encore la qualité des textes qui comportent bien souvent des messages et des enseignements, le tout rehaussé et porté par la voix de l'interprète Chemseddine Abbacha. Freeklane, qui échappe à la tendance world-music – très en vogue par les temps qui courent —, chantent la vie avec ses déboires, ses échecs et ses succès. Il est surtout question de la difficulté du jeune Algérien à composer avec son identité, son quotidien souvent difficile, ses rêves qui se heurtent à une réalité qui n'est pas à la hauteur de ses aspirations. Freeklane reste tout de même optimiste, et bien que les sujets soient parfois difficiles et complexes, le groupe réussit à instiller de la joie de vivre à travers les rythmes, comme dans El Ghorba, et quelques fois l'humour, notamment dans le morceau El Madani (un titre réalisé en clip). Le groupe, qui chante la liberté dans Houriya, rend plusieurs hommages à la femme, notamment à travers le morceau Bent Soltan, mais aussi dans Lalla Mira, titre phare de l'album, qui rappelons-le, n'est pas une version revisitée du morceau gnawa Lalla Mira, même si chez les Gnawa, Mira est une princesse, et dans l'album de Freeklane, la femme est assimilée à une princesse. Mais c'est sans doute le seul lien qui existe entre les deux Mira. Le premier disque de Freeklane est, somme toute, un album qui est amarré dans une réalité algérienne, et ses sonorités renforcent la démarche du groupe qui s'identifie à la variété nord-africaine et la revendique. S K Nom Adresse email