L'autopsie avait conclu à une mort violente à la suite de coups portés à l'aide d'objets contondants, notamment au cou et à la tête. C'est à partir de ce moment que la machine judiciaire s'est mise en branle avant l'arrestation d'un étudiant de 28 ans. Le tribunal criminel d'Oran statuera, lundi prochain, dans l'affaire du présumé meurtrier d'Ahmed Kerroumi, militant des droits de l'homme et membre du Mouvement démocratique social (MDS), dont la disparition tragique le 19 avril 2011 avait soulevé moult interrogations. Sa mort, survenue dans un contexte politique particulièrement marqué par les actions de la Coordination nationale pour le changement démocratique (CNCD) où il activait, avait jeté un halo de défiance. Beaucoup d'encre a coulé et de larmes ont été versées sur la mort de cet universitaire estimé aussi bien par ses étudiants que par ses collègues. Dans un climat tendu, ponctué de supputations, des voix se sont élevées pour "exiger des services de sécurité toute la vérité sur la mort d'Ahmed Kerroumi". Jusqu'à ce jour, de nombreuses personnes continuent de douter des raisons à l'origine de son décès. Ce sont les investigations menées par la police judiciaire qui feront la lumière sur ce drame. De recherches menées par la police durant cinq jours aboutiront finalement à la découverte macabre du corps de l'universitaire, gisant dans une mare de sang à l'intérieur du local du MDS. L'autopsie avait conclu à une mort violente à la suite de coups donnés à l'aide d'objets contondants, notamment au cou et à la tête. C'est à partir de ce moment que la machine judiciaire s'est mise en branle, avant l'arrestation d'un étudiant de 28 ans. Après quatre renvois successifs, la chambre d'accusation a tranché dans ce qu'il était alors convenu d'appeler une bataille juridique très médiatisée. L'étude du dossier de B. M. par la chambre d'accusation venait de mettre un terme aux approximations qui ont rythmé cette affaire. Pour rappel, le présumé meurtrier avait fait l'objet d'une mise sous écrou le 17 mai 2011 sous le chef d'inculpation d'homicide volontaire et vol. Pas moins de 80 témoins ont été auditionnés par le magistrat instructeur, rappelle-t-on. À plusieurs reprises, la chambre d'accusation a maintenu le statu quo sur le renvoi du dossier devant le tribunal criminel pour la tenue d'un éventuel procès ou son retour vers le magistrat instructeur pour un complément d'informations. Les avocats avaient plaidé, lors des audiences à huis clos de cette juridiction, pour plus d'investigations en invoquant l'opacité qui entoure ce dossier. Selon eux, leur client a toujours clamé son innocence en ne cessant de demander un approfondissement de l'enquête par une contre-expertise à l'ADN et l'historique complet des appels téléphoniques reçus et émis par le défunt, depuis sa disparition jusqu'à la découverte de son corps le 23 avril 2011 dans les locaux du MDS, situés dans le quartier populaire du Plateau St-Michel. La disparition du Pr Kerroumi est intervenue quelques jours après la visite à Oran du rapporteur de l'ONU pour les droits de l'homme, Frank la Rue, où les deux hommes se sont rencontrés. K. R-I Nom Adresse email