La chambre d'accusation près la cour de justice d'Oran a finalement ordonné le renvoi de l'affaire du présumé meurtrier d'Ahmed Kerroumi devant le tribunal criminel pour la tenue d'un procès. Après quatre renvois successifs, la chambre d'accusation a tranché, dans l'après-midi de dimanche, dans ce qu'il est convenu d'appeler une bataille juridique très médiatisée. L'étude du dossier de B.M., âgé de 28 ans, par la chambre d'accusation, vient mettre un terme aux supputations qui ont ponctué cette affaire. Pour rappel, le meurtrier présumé avait fait l'objet d'une mise sous écrou le 17 mai 2011 sous le chef d'inculpation d'homicide volontaire. Le corps sans vie d'Ahmed Kerroumi fut découvert dans la matinée du 23 avril 2011 au siège même du bureau d'Oran du Mouvement démocratique et social (MDS). Le défunt, qui militait également au sein de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd), était porté disparu depuis cinq jours. Pas moins de 80 témoins ont été auditionnés par le magistrat instructeur, rappelle-t-on. À plusieurs reprises, la chambre d'accusation a maintenu le statu quo sur le renvoi du dossier vers le tribunal criminel pour la tenue d'un éventuel procès ou son retour vers le magistrat instructeur pour un complément d'informations. Les avocats avaient plaidé, lors des audiences à huis clos de cette juridiction, pour plus d'investigations en invoquant l'opacité qui entoure ce dossier. Ils le considèrent en effet comme étant “vide de toute preuve tangible pouvant incriminer leur mandant”. Selon eux, leur client a toujours clamé son innocence en ne cessant de demander un approfondissement de l'enquête par une contre-expertise de l'ADN, l'historique complet des appels téléphoniques reçus et émis par le défunt depuis sa disparition jusqu'à la découverte de son corps le 23 avril 2011 dans les locaux du parti MDS. En tout état de cause, les avocats de la défense ont décidé d'un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. K. R-I