"Dans la perspective de l'élection présidentielle prévue en 2014, les principaux enjeux économiques à long terme pour le gouvernement concernent la réduction des subventions, l'amélioration de l'environnement des affaires, la diversification de l'économie et la création d'emplois dans le secteur privé", estime la Banque mondiale. Dans une présentation mise à jour en septembre dernier, la Banque mondiale relève que "l'Algérie a connu des changements politiques importants au lendemain du Printemps arabe et a réussi à maintenir sa stabilité malgré les troubles qui ont secoué la région". Cependant, l'institution de Bretton Woods note que "dans un contexte marqué par la faiblesse de l'économie, un environnement régional fragile et l'absence de réformes structurelles importantes, les performances de l'économie algérienne ont été mitigées". La Banque mondiale note que l'Algérie a enregistré une croissance positive située en moyenne à 2,7% en 2011-2012, grâce à une expansion de 5,8% dans les secteurs hors hydrocarbures, à laquelle le développement des infrastructures et l'agriculture ont largement contribué. Tous les secteurs ont connu une croissance durant cette période, à l'exception du secteur des hydrocarbures où la production est en recul depuis 2006. Le PIB par habitant a atteint 5 559 dollars en 2012, dépassant son pic de l'année 2008 (4 967 dollars). Les pressions inflationnistes, qui sont largement la conséquence d'une politique budgétaire expansionniste (destinée à faire face à l'impact de la crise en Europe et à contenir les pressions sociales), semblent s'être estompées cette année. "Toutefois, la baisse rapide de la production et des exportations d'hydrocarbures a entraîné une forte réduction de l'excédent du compte courant extérieur", note la Banque mondiale, avertissant que "si cette tendance devait se maintenir, elle pèsera lourdement sur le budget de l'Etat". Bien que la production pétrolière soit en baisse, la consommation d'énergie au niveau national est à la hausse. "De plus, la médiocrité du climat des affaires — marqué par les difficultés d'accès au crédit, un environnement réglementaire complexe et des procédures excessivement longues pour la création et l'exploitation d'une entreprise — freine le développement du secteur privé", indique la Banque mondiale, relevant que le chômage s'est stabilisé à 10% depuis 2010, bien qu'il frappe beaucoup plus lourdement les jeunes (21,5%) et les femmes (17,2%). Sur le plan budgétaire, l'adoption de politiques expansionnistes, selon la Banque mondiale, a permis à l'économie de se redresser, mais a creusé les déficits (qui ont atteint un pic de 5,2% du PIB en 2012). Les dépenses publiques ont été de l'ordre de 42% du PIB au cours des deux dernières années, en partie à cause d'un accroissement du budget alloué au programme d'investissement (280 milliards de dollars programmés pour la période 2010-2014), mais surtout à cause d'une augmentation spectaculaire des dépenses consacrées aux salaires et transferts, qui s'est chiffrée à 9% du PIB entre 2009, 2010 et 2012, et dont l'objectif est de soutenir l'emploi et le logement. Rien qu'en 2011, les salaires du secteur public ont augmenté d'environ 46%, cette hausse incluant les montants importants versés au titre des arriérés de salaires. "À l'avenir, et en l'absence des réformes indispensables, l'économie algérienne risque de continuer à connaître une faible croissance", avertit la Banque mondiale. M R Nom Adresse email