Le théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi a abrité, mercredi dernier, la générale du dernier-né du Ballet national algérien, intitulé Algérie ma liberté. Mis en scène par Fatma Zohra Namous Senouci, le spectacle est une fresque de plus d'une heure de temps. Après El-Badil en 2009, cette nouvelle performance marque le retour du Ballet national dans la création artistique. Afin de rendre hommage à la jeunesse algérienne qui, pendant la guerre de libération, a quitté les bancs d'école et a donné de sa vie pour que vive l'Algérie, Algérie ma liberté raconte l'histoire de Zohra, une femme qui revient sur les lieux de son enfance. Assise sur les escaliers de sa cour d'école où tout a commencé, elle se remémore ce qu'elle a vécu. Zohra, comme beaucoup de filles algériennes qui ont décidé à l'époque de combattre l'ennemi et l'arrêter, a subi des viols et des tortures, mais toutes ces souffrances n'ont fait qu'accroître son désir d'indépendance. L'histoire est racontée à travers des tableaux présentés par 19 danseurs et 15 ballerines. En ville, au maquis ou en prison, ces danseurs font parler les blessures physiques à travers une gestuelle incarnant la douleur. Algérie ma liberté rassemble des œuvres chorégraphiques plus universelles, comme l'expression néoclassique, contemporaine et classique. Dans un tableau ouvert et un remarquable "pas de deux", les solistes Sofiane Drici et Wissem Maâzouz ont envoûté l'assistance avec des mouvements décrivant la douleur de la séparation pour répondre à l'appel du devoir. En outre, la scénographie était intéressante, d'autant que tous les détails ont été étudiés. De la lumière aux costumes quasi authentiques à ceux de l'époque, en passant par les extraits de films documentaires projetés et la composition musicale signée Salim Souhali. Le spectacle était réussi. Dans des pas de danse maîtrisés, les danseurs racontent la guerre de libération et la mobilisation des jeunes Algériens étape par étape. Un tableau final marqué par la joie de porter le drapeau algérien s'exprimait dans des danses exécutées sur des chants patriotiques. Fatma Zohra Namous Senouci, directrice du Ballet national et metteur en scène de l'œuvre, a tenu à préciser que le spectacle est algérien à cent pour cent. "Tout ce que vous voyez est l'Algérie, le spectacle est algérien dans les moindres petits détails. Nous avons tous les talents qu'il faut, il suffit de nous faire confiance", a-t-elle déclaré. En outre, pour elle, un artiste doit être polyvalent et interpréter plusieurs styles. "Un artiste professionnel de ballet n'est pas formé que pour interpréter du folklore, nous avons des bases universelles qui sont le classique. Après, tout dépend de ce que le chorégraphe cherche à monter, mais nous avons de vrais artistes avec un potentiel universel", a-t-elle expliqué. Le spectacle sera ouvert au public au théâtre national Mahieddine-Bachtarzi, ce soir à partir de 18h30. F Y N Nom Adresse email