L'enquête suit son cours dans d'autres wilayas du pays, alors que 11 individus ont été placés, hier, sous mandat de dépôt. Un grand réseau spécialisé dans le trafic d'armes et de munitions composé de 12 individus, dont un trafiquant identifié en fuite, a été démantelé dans le Grand-Alger par les services de la Gendarmerie nationale. Les investigations sont parties sur la base d'un renseignement précieux sur un individu originaire de Douéra et dont le comportement était suspecté par tout son entourage. Agissant sur un mandat de perquisition, les enquêteurs ont découvert le pot aux roses au domicile du concerné qui avait dissimulé un fusil de chasse et un pistolet automatique de fabrication artisanale dans un coffre-fort. La fouille des lieux a permis la récupération de cette arme à feu et l'arrestation du mis en cause. Il a fini par cracher le morceau, avouant qu'il n'exerçait pas seul et qu'un réseau active dans plusieurs régions d'Algérie. C'est ainsi que les gendarmes ont remonté la filière dans les wilayas de Tébessa, Batna, Sétif, Bouira, Blida et Alger. Scindés en plusieurs groupes, les gendarmes, après extension de compétence, ont réussi à identifier 10 autres individus dans ces régions avant de procéder à leur arrestation. Mieux, à Bordj-Khris, à Bouira, une fabrique d'armes à feu a été démantelée, en sus de la découverte dans 11 domiciles d'autres localités de 6 autres fusils frauduleusement importés par les concernés, d'une paire de jumelles à infrarouge, de gilets, de ceintures pour cartouches, d'une somme d'argent de près de 280 millions de centimes, d'accessoires, de plus de 5 000 cartouches et capsules, de poudres noire et blanche, mais aussi d'appareils de bourrage de capsules. Lors d'un point de presse, le commandant de compagnie de Douéra, Riadh Barkat, a révélé que ces individus étaient également munis d'armes blanches et avaient longtemps sévi avant qu'ils ne soient débusqués. "Toutefois, l'enquête se poursuit, puisque nous avons identifié d'autres pistes liées à ce même réseau dans d'autres wilayas. C'est une vraie industrie parallèle d'armes à feu et de munitions." Selon le conférencier, les fusils étaient cédés aux acquéreurs entre 28 et 120 millions de centimes au marché noir et sans aucun papier, car ces armes ne sont même pas répertoriées chez les services de sécurité. Raison pour laquelle, ces saisies seront transférées à l'Institut national de criminologie et de criminalistique (INCC) de Bouchaoui pour effectuer des analyses. Le réseau composé d'individus âgés de 22 à 65 ans était mené par un gérant d'une entreprise de détergents basée à Alger, assisté par un entrepreneur, d'un commerçant, de deux étudiants, d'un infirmier et d'un retraité. Il faut savoir également que ce réseau avait déjà écoulé des dizaines de fusils de chasse sur le marché, y compris des armes à feu avec des papiers administratifs légaux, et dans plusieurs wilayas, à savoir Bouira, Béjaïa, Alger et Jijel. Présentés hier devant le procureur de la République près le tribunal de Koléa, les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, fabrication et commercialisation illégale d'armes à feu et de munitions et détention et port d'armes à feu prohibées. Selon le réquisitoire, certains risquent de lourdes peines pour récidive. F. B Nom Adresse email