Les plusieurs mois de crise qu'a vécu le Mali au lendemain du putsch de mars 2012, avaient précipité la chute du Nord du pays aux mains de groupes armés, chassés par la suite par une intervention militaire franco-africaine. Le Mali qui a été durement éprouvé par une longue période d'instabilité politique et sécuritaire, a tenté en 2013 d'amorcer un retour vers la stabilité. Il aura réussi durant cette année le pari d'organiser des élections présidentielle et législatives en quelques mois seulement. Les autorités maliennes sont parvenues à étendre leur souveraineté sur pratiquement l'ensemble du territoire et à mettre en place de nouvelles institutions élues, mettant ainsi fin à une crise institutionnelle qui avait failli plonger le pays dans le chaos. Après la reprise du Nord aux djihadistes, la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), a pris en juillet le relais de la force panafricaine. Les nouvelles autorités maliennes à leur tête le président de transition, Dioncounda Traoré, s'étaient fixées pour objectif d'organiser de nouvelles élections pour en finir avec le désordre politique qui régnait dans le pays. Mais pour tenir ce pari, il fallait rétablir la sécurité dans l'ensemble du pays, et résoudre la question de Kidal où le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) avait refusé le déploiement de l'armée malienne en vue de l'élection présidentielle. Armée et rebelles s'étaient même affrontés, les combats faisant plusieurs morts. Le 18 juin 2013, après deux semaines de négociations, le gouvernement transitoire et les rebelles du MNLA et du HCUA (Haut conseil pour l'unité de l'Azawad) signent à Ouagadougou un accord de cessez-le-feu censé permettre la tenue de la présidentielle le 28 juillet à Kidal sous contrôle des groupes armés touareg. L'accord a permis à l'armée malienne d'entrer à Kidal le 5 juillet et le 28 juillet, le premier tour de l'élection présidentielle était organisé sans grands incidents, mais il a fallu attendre le deuxième tour pour connaître le vainqueur. Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, est élu président avec 77,61% contre 22,4% pour son rival Soumaïla Cissé. L'élection de M. Keïta, investi le 4 septembre, a été saluée par la communauté internationale comme une étape importante pour la reconstruction du pays. Quatre mois plus tard, c'est au tour des élections législatives de se tenir, dont le second tour a eu lieu en décembre. Elles ont été remportées par le parti du président IBK et ses alliés. La réussite de ces élections réussie au Mali, même si elle est de bon augure pour l'avenir, ne dissipe pas pour autant les défis auxquels fait face le pays notamment sur les plans politique, sécuritaire et économique. L'armée malienne, en manque d'effectifs, est incapable, aux yeux des observateurs, d'assurer la sécurité dans tout le pays, et les opérations de formation lancées par la mission de l'Union européenne au Mali (EUTM) tardent à se concrétiser sur le terrain. Kidal, fief de la rébellion touareg du MNLA, échappe toujours au contrôle de l'Etat malien qui ne parvient pas à rétablir la sécurité dans la totalité des zones Nord et doit encore compter sur les forces françaises et onusiennes. M. T. Nom Adresse email