Le secrétaire général du RND n'a pas nommé un ou deux vice-présidents, tel que le lui confèrent les nouveaux statuts du parti. Il est dit que l'application de cette nouvelle disposition, inspirée par l'état de vacance constaté après la démission d'Ouyahia, n'est pas tributaire de délais particuliers. Le Rassemblement national démocratique a opéré, à l'issue de son 4e congrès ordinaire, des changements dans la continuité. Le Conseil national a été à peine lifté, de telle manière à demeurer dominé, dans sa configuration globale, par les cadres connus pour leurs accointances avec l'ex-secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia. Cette tendance s'est confirmée, samedi dernier, dans le bureau national, par la reconduction de nombreux membres qui y siégeaient dans les mandats précédents, soit sous le commandement d'Ouyahia. L'on retrouve ainsi Chihab Seddik (député), Abdelkrim Harchaoui (ancien ministre et ancien parlementaire), Abdelkader Malki (sénateur et secrétaire national de l'UGTA), Rezgui Ali (chef de cabinet du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière), Nouara Sadia Djaffar (ancienne ministre de la Famille), Bouzghoub Med Taher (ancien moudjahid et ancien député)... Le nouveau patron du Rassemblement, Abdelkader Bensalah, a établi une liste — sur laquelle les membres du Conseil national ont voté à main levée — qui conserve des passerelles solides avec le passé récent de sa formation politique. À vrai dire, ceci explique cela. Bensalah ne s'est jamais opposé à Ouyahia, ni en sa qualité de SG du RND ni dans ses fonctions de Premier ministre. Les deux hommes évoluent plutôt dans la même cour des grands. Aux prémices de la crise organique, l'un, devant absolument renoncer aux commandes du parti ne serait-ce que conjoncturellement, a cédé sa place à l'autre, dans un jeu de rôles bien étudié. L'objectif visé est de contenir la contestation avant qu'elle n'enlise le Rassemblement dans la tourmente. Nul besoin dès lors de s'éloigner de la ligne de conduite imprégnée, jusqu'alors, au parti ni des hommes qui le portaient sous la houlette de l'ex-secrétaire général. La composante du nouveau bureau national, autant que celle du Conseil national, instance souveraine entre deux congrès, reflète cette logique. Abdelkader Bensalah a renouvelé sa confiance aux proches collaborateurs de son prédécesseur, en laissant, toutefois, en rade deux personnalités qui semblaient inamovibles des structures dirigeantes, en l'occurrence Abdeslem Bouchouareb (chef de cabinet de Ouyahia) et Miloud Chorfi, porte-parole du parti pendant de longues années. Il a intégré au bureau national deux de ses proches, à savoir Amrani Hafnaoui (secrétaire général au Conseil de la nation) et Mohamed Faden (ancien membre du Conseil constitutionnel). Il a fait appel aussi à deux membres du gouvernement, Mohamed Cherif Abbas, ministre des Moudjahidine, et Mebarki Mohamed, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Les opposants d'Ouyahia, qui animaient le mouvement de redressement du RND, ne sont représentés dans ce bureau que par Tayeb Zitouni (ex-P/APC d'Alger-Centre) et Bakhti Belaïeb (ancien ministre). Hormis Azzedine Mihoubi (ancien secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Communication, ancien directeur général de l'ENRS et, depuis avril 2013, président du Haut conseil de la langue arabe) et Nassim Sidi-Saïd (pilote de formule 3), les quatre derniers membres de l'exécutif du RND ne sont pas des noms connus de l'opinion publique (Tayeb Matlo, Oussehla Mohamed Reda, Bounefla Hassen et Mme Mkheref Saliha). Abdelkader Bensalah n'a, néanmoins, pas nommé un ou deux vice-présidents, tel que le lui confèrent les nouveaux statuts du parti. Cette disposition a été inspirée de l'état de vacance induite par la démission d'Ahmed Ouyahia de son poste de secrétaire général, en janvier 2013. "Si cela devait se produire, la direction du parti sera assurée par un vice-président et le bureau national en cours de mandat. Nous n'aurions pas besoin de chercher des compromis", nous a expliqué un cadre du RND. Notre interlocuteur a précisé que la désignation du vice-président n'est pas tributaire de délais particuliers. Elle interviendra donc ultérieurement. S H Nom Adresse email