En dépit d'un échec cuisant, la candidate du PT a tenté de transformer ce fiasco personnel en victoire des idées de son parti et de l'Algérie. Malgré un score étriqué, aux relents de véritable douche écossaise, Louisa Hanoune plastronne : "Il n'y a pas un parti qui a gagné comme nous. Ceux qui ont échoué, ce sont ceux du courant de droite. Pour nous, nos objectifs politiques ont été atteints." Elle se dit même "fière" de voir les partisans du président de la République, sorti vainqueur du scrutin de jeudi dernier, se prononcer pour l'événement de la "deuxième république", son thème de campagne électorale. À l'inverse de 2009 et de 2012, où elle avait crié à la fraude, la porte-parole du Parti des travailleurs (PT), qui animait, hier, une conférence de presse au CIP, à Alger, a qualifié d'"avancée" l'organisation du scrutin. "Ce sont des élections légitimes et inattaquables et le scrutin n'a pas été émaillé de fraude", a-t-elle estimé. "Les élections se sont déroulées dans des conditions normales. Ce sont des élections plutôt légitimes. C'est la première fois depuis 1997 qu'il n'y a pas eu fraude", a-t-elle dit. Même sur le vote des corps constitués qui suscitent souvent la polémique pendant les échéances électorales, Louisa Hanoune a déclaré qu'"elle n'a pas de commentaires à faire". "L'armée avait exprimé sa position (...), nos observateurs n'ont pas noté de dépassements", s'est-elle contentée de répondre. Selon Mme Hanoune, "les résultats de l'élection ont été une victoire pour la nation algérienne et notre combat pour la démocratie, car l'Algérie n'a pas sombré dans l'anarchie et le désordre et le sang n'a pas été versé". "L'Algérie est sortie grandement victorieuse de ce scrutin. Le peuple, à travers le choix qu'il a exprimé, n'avait pas voulu faire un saut dans l'inconnu", a-t-elle dit. Par moment, Mme Hanoune semblait même réjouie que le peuple ait porté son choix sur le président Bouteflika. "C'est un vote refuge, résistantiel et défensif pour la préservation de la stabilité, la paix et la souveraineté nationale en vue d'éviter au pays de sombrer dans le désordre et l'anarchie chroniques." "Le vote des citoyens algériens en faveur de M. Bouteflika était franc, clair et net et ne laisse aucune place au chantage et à la manipulation du destin et de l'avenir du pays", s'est-elle félicité en exprimant "son soulagement" et en saluant "la maturité et l'éveil politique du peuple algérien". Par ailleurs, elle a jugé que "l'image du Président (montré sur un fauteuil roulant) a suscité la compassion chez les électeurs". Sur son score personnel qui la relègue à la quatrième position, loin de celui obtenu en 2009, Louisa Hanoune estime que la conjoncture politique dans laquelle est intervenu le scrutin du 17 avril est différente de celle de 2009. Même si elle dénie aux partisans du boycott de revendiquer le taux d'abstention record enregistré, Louisa Hanoune estime, toutefois, qu'il doit être interprété comme "une sonnette d'alarme, une défiance". "Certains estiment que les élections ne changeront pas leur situation", estime-t-elle, alors "le million de bulletins nuls exprime le désarroi". Aussi considère-t-elle que "ceux qui ont donné mandat à Bouteflika et ceux qui se sont abstenus n'ont pas réclamé une période de transition". Tout en appelant le Président qui a désormais "les coudées franches" à dissoudre l'Assemblée populaire, Louisa Hanoune a estimé, par ailleurs, que "le changement politique et démocratique était différé et non abandonné". K. K Nom Adresse email