L'ancien international Lakhdar Adjali a estimé, hier, que les joueurs binationaux qui jouent actuellement dans le championnat d'Algérie de la Ligue 1 professionnelle étaient tout juste bons pour des équipes de quartiers en France. "Je suis vraiment étonné de voir des joueurs qui n'ont jamais porté le maillot d'un club en France, et qui jouaient de surcroît dans des quartiers en France, venir jouer en Algérie dans de grands clubs et se permettre parfois de faire des remarques. Je suis outré de voir ça, alors qu'ils n'ont aucun vécu footballistique en France. Cela prouve et démontre que le niveau du championnat d'Algérie est trop faible, sinon, il n'y a aucune autre explication à donner. Pourquoi ils ne sont pas sollicités en France et préfèrent venir jouer ici en Algérie ? Tout simplement parce qu'ils n'ont pas le niveau requis pour évoluer là-bas, c'est la seule explication que je peux vous donner. J'ai même vu des joueurs qui sont venus en France et qui jouaient en Ligue 1, se faire renvoyer par des équipes de CFA, car ils n'ont pas pu passer avec succès le test", nous confiera-t-il. L'ancien sociétaire d'Amiens revient aussi sur la présence en force au sein de l'équipe nationale des joueurs évoluant en Europe : "Ce sont, certes, des Algériens qui ont le droit de porter le maillot national, mais ce qui m'irrite, c'est lorsque j'entends les Français dire qu'il y a une équipe française bis, c'est une insulte pour nous, l'Algérie, n'est pas n'importe quel pays, le football est dans nos gènes, on a un talent inné qui nécessite juste qu'on travaille de la meilleure manière. L'Algérie a enfanté les meilleurs footballeurs par le passé et peut encore donner d'autres grands joueurs, pourvu que la politique de formation de base soit revue complètement afin de partir sur de bases solides. Aujourd'hui, le football s'est développé d'une manière très significative, les méthodes d'entraînement et de formation ont changé, il faut se mettre au diapason et actualiser les méthodes de formation et de développement. Les clubs doivent s'impliquer directement dans cette démarche pour mettre en place une politique solide basée sur la vraie formation. On a de bons techniciens qui peuvent assurer une formation de base solide et donner à l'Algérie les talents de demain. Je me rappelle que ma formation a été faite sur un terrain vague à la cité Cila de Leveilley, puis je l'ai améliorée au NAHD. Aujourd'hui, les terrains ont disparu, les jeunes n'ont plus d'espaces pour faire valoir leur talent, tout cela a fait qu'il y a eu déperdition de jeunes talents, mais l'Algérien peut relever le défi, car il a le football dans le sang." "Des joueurs de quartier en France dans le championnat algérien" À propos de ses projets d'avenir, Lakhdar Adjali espère décrocher un contrat avec un club algérien pour prendre en charge le volet de la formation, comme il le fait en ce moment au club Amiens. "Je suis intéressé par un projet sportif avec un club algérien à long terme, je ne veux pas travailler là où on me dit qu'on veut un titre, j'ai un projet ambitieux de formation basé sur des données modernes, je peux former le joueur de demain, j'ai envoyé des CV un peu partout, j'attends toujours les réponses", explique notre interlocuteur qui nous explique les raisons qui l'ont poussé à quitter Amiens : "J'ai quitté Amiens pour des raisons strictement personnelles, il y a des choses qui ne m'ont pas plu, il est vraiment inconcevable que des jeunes Maghrébins très talentueux ne soient pas promus en séniors, c'est l'une des raisons qui m'ont poussé à m'en aller. Je confirme, donc, que l'affaire des quotas existe bel et bien en France, je l'ai vécue personnellement. Est-ce normal qu'un seul Algérien soit promu en séniors, alors que des talents il en existe beaucoup. En plus de ma fonction, j'étais aussi superviseur de l'équipe séniors, j'avais l'équipe de réserve sous la main, ma spécialité est de décortiquer le jeu de l'adversaire sur vidéo." Il ne désespère pas qu'un jour la FAF fasse appel à lui pour transmettre son savoir-faire. "C'est mon rêve de prendre en charge une équipe nationale jeune avec laquelle je me donnerai à fond", souligne-t-il encore. Adjali révèle qu'il possède le diplôme universitaire en préparation mentale et vient de décrocher un diplôme de management des clubs sportifs à l'université de Lille. "Mon rêve, bien sûr, est de faire carrière en tant qu'entraîneur", conclut-il. R. A Nom Adresse email