Les représentants des employés dans le cadre du dispositif de contrat d'insertion des diplômés dans la wilaya de Tamanrasset ont sollicité, hier, l'intervention du wali pour mettre en application effective les dernières mesures prises par le gouvernement. Mais aussi pour lui faire part des dépassements enregistrés lors des dernières opérations de recrutement organisées, particulièrement par les entreprises relevant du secteur économique. "Je travaille à l'Entreprise publique de matériaux de construction (Epmc) depuis mars 2013 dans le cadre du pré-emploi. Plus de 30 postes administratifs ont été pourvus en optant, au mépris de la nouvelle réglementation relative à l'emploi, au recrutement externe. Parmi ces nouvelles recrues figurent des personnes qui ne répondent pas au profil ni aux conditions exigées. Exemple : l'entreprise a recruté dans le poste d'ingénieur des mines, un archéologue au détriment des ingénieurs du pré-emploi qui remplissent parfaitement les conditions requises", s'indigne Benyoufel Ameghouan, licencié en sciences économiques et de gestion de l'entreprise. Le même constat a été dressé par Bouraoui Abdellatif qui caresse depuis 2011 le rêve d'être intégré dans un poste permanent. Titulaire d'un mastère en psychologie du travail, Abdellatif, ainsi que 40 de ses collègues employés dans le même cadre au centre universitaire de Tamanrasset, réclament plus de fermeté et de rigueur dans l'application des textes stipulant l'emploi prioritaire des jeunes au sein des établissements publics à caractère administratif ou économique. Pour ce faire, il faut que la commission de l'emploi installée au lendemain du soulèvement et de la protestation des jeunes chômeurs ayant ébranlé le Sud, soit efficace dans la mesure de ses prérogatives. À ce propos, Imarzagh Boudjemaâ, bibliothécaire archiviste, contractuel à la bibliothèque principale de la commune de Tamanrasset depuis septembre 2013, suggère une commission d'enquête profonde sur ce dossier qui reste le maillon faible des autorités locales. En effet, l'absence d'une stratégie orientée vers les projets d'investissement pourvoyeurs d'emplois à Tamanrasset, a, sans l'ombre d'un doute, rendu vaines toutes les mesures prises par le gouvernement en faveur des chômeurs universitaires. Selon les statistiques, seulement 2% de diplômés ont eu la chance d'être embauchés dans le secteur économique. Un taux qui infirme encore les chiffres avancés sur le marché du travail dans le Sud d'une majorité écrasante de cadres chômeurs. Plus de 90% des offres d'emploi ciblent les petits métiers et les titulaires de certificat d'aptitude professionnelle, les projets visant la frange d'élite étant inexistants. "Les recrutements organisés par les entreprises chargées de réaliser les projets lancés dans le cadre des différents programmes de développement ne concernent, jusque-là, que le personnel d'exécution et de maîtrise", avait déclaré à Liberté le directeur de l'emploi de la wilaya, Daki Bouamama. Ce dernier avait précisé, pour rappel, que les emplois créés sont à caractère temporaire et généralement limités par la durée de réalisation des projets. Ce qui ajoute une note de désespoir aux cadres ayant consacré toute leur vie au savoir pour se livrer au désœuvrement et tirer le diable par la queue. Finalement, l'application des lois promulguées dans le cadre de la promotion de l'emploi, n'a contribué que chichement à la réduction du taux de chômage dans cette wilaya de 211 778 âmes. R. K Nom Adresse email