Cinquième chapitre : " ̈Pardonnez-moi" Résumé : Djaâfar discute avec Tahar pendant un bon moment, mais il ne réussit pas à l'accrocher. Pendant des jours, aucun message. Il enrage, le temps passe. Ferewsan réussit au bac, mais n'éprouve aucune joie. Elle ne cesse de penser à Inès. Si elle le pouvait, elle remonterait le temps. Un soir, elle se connecte et ouvre un nouveau compte. Elle retrouve Tahar... "Demain, je me rendrai à la fac de Constantine. J'irai avec des copines..." "Si tu veux qu'on se rencontre, je m'y rendrais aussi... On pourra se promener, déjeuner ensemble..." "Oui, c'est une bonne idée... As-tu ta webcam ?" "Oui, et toi ?" "On pourrait se voir", propose Ferewsan. Ils allument leur webcam et peuvent se voir, se sourire. "Allah ibarek", lui écrit-il. "Tu ne m'avais pas dit que tu étais si belle !" "Toi aussi tu es beau. Je suis sûre que tu as plein de copines", écrit-elle nullement touchée par le compliment. "Raconte-moi !" "J'ai de nombreux contacts en ligne, mais tu es la seule qui m'intéresse vraiment..." "Je suis flattée..." "Alors, veux-tu qu'on se voit ?" "Attends, je vais appeler mes copines et voir où et comment je pourrais leur fausser compagnie..." Tahar sourit de toutes ses dents. "Donne-moi ton numéro de téléphone, lui écrit-elle. - Je pourrais t'appeler..." "Non, donne-moi le tien..." Il le lui écrit. Ferewsan sort son portable et envoie un message à Djaâfar. Même s'il est très tard, elle le prévient. Djaâfar ne tarde pas à la rappeler. - Accepte tout, l'essentiel est qu'il sorte de son trou ! Tu n'as rien à craindre. Je serais à la fac bien avant ton arrivée... Il prend note du numéro de portable de Tahar. Djaâfar, qui était encore en ligne à attendre patiemment, ne tient plus en place. Il lui semble que la nuit ne veut plus finir. Il s'efforce à ne pas faire de bruit. Il fait encore nuit lorsqu'il sort. Si Fateha l'avait vu, elle aurait deviné qu'il y a du nouveau. Lorsque le réveil sonne à 7h, elle est surprise de ne pas trouver son mari à ses côtés. Elle se lève et va au salon. Elle trouve l'ordinateur encore allumé. Curieuse, elle s'assoit. Il ne lui faut pas beaucoup de temps pour comprendre qu'il a passé la nuit à attendre que Tahar se connecte. Djaâfar a écrit un numéro de portable qu'il a souligné. Elle a vite compris que Djaâfar est sur la trace du jeune homme. Si elle le laisse faire, elle sait que son mari ne maîtrisera pas sa colère. Il tient à se venger et il allait se retrouver en prison. Quoi qu'il fasse, cela ne ramènera pas sa fille. Elle va prendre son portable et le compose. Au bout de trois sonneries, un jeune répond. - Allô ? Qui est-ce ? demande-t-il. - Tahar ? demande-t-elle. - Qui êtes-vous ? - Où êtes-vous ? - Mais qui êtes-vous ? Comment avez-vous eu mon numéro ? Qu'est-ce que vous voulez ? Fateha ne sait plus quoi faire. Doit-elle l'avertir ? Il ne le méritait pas, mais la peur que cela finisse mal, la laisse tremblante. Elle a réellement peur pour son mari. - Ecoutez, je n'ai pas le temps de vous expliquer mais partez... Elle n'a pas le temps d'en dire plus, qu'elle entend des cris. Il y a eu une coupure et elle ne s'en rend compte qu'en voyant l'écran de son portable s'éteindre. Elle rappelle automatiquement et là, c'est la voix de l'opératrice qui lui répond pour lui apprendre que le portable est éteint. Fateha s'assoit, elle a le cœur qui bat fort d'appréhension. Ces cris, elle ne les a pas imaginés. Elle se doute bien que le piège tendu par son mari s'est refermé. Elle s'angoisse, se demandant ce qu'il allait faire du jeune homme. Elle prie pour qu'il retrouve son calme et n'ait aucun acte qu'il pourrait regretter. Elle regarde son portable et tape un numéro. Même si son mari a pu "l'attraper", elle ne doit pas lui laisser le temps de se venger. Elle n'appelle pas la police mais la gendarmerie. Il y a bien un numéro pour les urgences. Elle entend sonner plusieurs fois. On ne répond pas. Peut-être que c'est mieux ainsi... ? N'allaient-ils pas la prendre pour une folle ? Qu'allait-elle leur dire ? Tout leur raconter depuis le début ? Ou bien juste leur dire que son mari allait se venger et que s'ils ne faisaient rien, il risque d'y avoir mort d'homme. Mais qui risque de mourir ? Djaâfar a affaire à un criminel, peut-être qu'il n'est pas venu seul ? Qu'il est armé ? (À suivre) A. K. Nom Adresse email