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LASERGATE !
Publié dans Liberté le 27 - 06 - 2014

Le gardien de but de la Russie Igor Afinkeev s'est fait remarqué à deux reprises durant ce mondial. La première fois c'était lors du premier match de son équipe contre la Corée. Le but qu'il a encaissé était totalement de sa faute. Sur une frappe anodine d'un attaquant coréen, Igor Afinkeev qui était pourtant bien placé, laisse filer le ballon entre ses doigts à la grande surprise de tout le monde, le buteur en premier. La seconde fois c'était hier lors du match capital contre l'Algérie. Mais cette fois c'est son coach, l'italien Fabop Cappelo, qui est venu trouver des excuses, mais en n'incombant pas son keeper. Le portier russe aurait été ainsi gêné par un pointeur laser sur l'action et c'est ce qui l'aurait gêné à intercepter le centre de Brahimi ayant amené le but de Slimani!
Capello ne trouve pas de failles dans son équipe, ni n'avoue qu'il avait en face un bon adversaire. Pour lui, le coupable, en plus de l'arbitrage (alors que le turc semblait plutôt désavantager les algériens avec un arbitrage vicieux), n'était autre que le laser ! « Cette lumière verte dans les yeux du gardien, ce n'est pas normal. Je ne cherche pas d'excuses. Ok pour la défaite mais pas de cette façon » a-t-il affirmé à la fin de la rencontre. Ces déclarations de Capello, qui visiblement voulait justifier son faramineux salaire (il est le mieux payé des entraîneurs présents au mondial, avec un salaire annuel de 8 millions de dollars), sont sortis du cadre sportif et surtout ne peuvent expliquer la déconvenue de son team.
D'ailleurs, à la fin du match, le premier concerné, soit Igor Afinkeev , était bien loin de cette polémique. Dans sa déclaration à chaud, à aucun moment il n'est revenu sur l'histoire du laser. Au contraire il rend hommage à l'équipe algérienne et parle d'une qualification méritée « Qu'est-ce qui s'est passé ? Un but. L'Algérie a d'excellents joueurs et nous avons commis plusieurs erreurs. Qu'on me mette tout sur le dos – je m'en moque. Tout résultat mérite le respect. Nous sommes conscients de la vague de critiques qui nous attend. Mais il faudra tenir bon : les gens forts doivent encaisser les coups. Il ne faut pas faire attention à ceux qui nous critiquent. Nous avons tous une famille, des proches, il faut continuer à vivre et profiter de nos carrières autant que possible. Le point positif dans tout ça ? Nous avons joué une Coupe du monde. Et ce n'est pas donné à tout le monde» a-t-il affirmé au quotidien russe « Kommersant ». Même le secrétaire général de la fédération russe de football, Anatoli Vorobiev n'est pas allé dans le sens de Capello. Dans une déclaration au site russe Sports.ru, il admettait la « réalité » du jeu, mais pas celle des extras « La réalité, c'est que nous ne sommes pas meilleurs que l'Algérie, et que le risque de perdre existait. Reconnaissons-le ».
Les égyptiens aussi
Ce n'est pas la première fois que les algériens sont accusés d'avoir utilisé le laser, et de quelle manière. En nombre 2009, quelques jours avant le match retour explosif qui allait se jouer au Caire entre l'Egypte et l'Algérie pour le compte des éliminatoires de la coupe du monde 2010, l'ambiance chez les supporters locaux était électrique. Conditionnés par le pouvoir des Moubarak, les égyptiens martelaient partout qu'au match aller entre les deux équipes, l'Algérie n'avait gagné (7 juin 2009, 3 à 1 au stade Tchaker de Blida) que grâce aux lasers pointés sur le gardien des pharaons Al-Hadary !
Pour eux il était question de revanche. Ils ont en profiter pour essayer de déstabiliser le gardien Chaouchi au match retour, disputé le 14 novembre 2009, mais sans effets. Si pur Al Hadary il n y avait pas d'images comme « preuves », les lasers au stade du Caire sont toujours disponibles sur le web (voir vidéo)
Depuis les égyptiens ont visiblement tellement aimé cet épisode que les rayons laser sont devenus le symbole de leur révolution. Les images des manifestations place Tahrir (juin 2013) contre l'ex-président Morsi en témoignent, comme le montre cette vidéo :
Russie & Co
L'usage des projecteurs laser de différentes couleurs est répandu dans les tribunes du monde entier depuis plusieurs années déjà. En revenant à la Russie, la fédération locale avait interdit, dès septembre 2011, leur utilisation avant, pendant et après les rencontres. Une décision prise « pour préserver les joueurs des tours ignobles de certains pseudo-supporters, dont les actes mettent en danger la santé des joueurs et violent les principes du fair-play » comme indiqué à l'époque dans le communiqué de la l'instance fédérale russe.
Dans d'autres pays, les histoires de laser sont nombreuses. Ainsi, en septembre 2012 Lors du match France – Biélorussie (3-1) à Paris, et alors que le biélorusse, Sergey Kornilenko, s'apprêtait à tirer un penalty, il a été visé par un laser vert venu des tribunes. Il rata son tir (mais un de ses coéquipiers avait suivi l'action et inscrit le but) et certains l'avaient expliqué par l'effet laser. Un autre exemple, celui qui s'est déroulé au Brésil, en octobre 2012. Lors du match de championnat local entre Flamengo et Bahia , un supporter, à partir des tribunes, avait visé des joueurs avec un laser. Les services l'ont interpelé sur place et l'ont fait sortir du stade. La France n'a pas été également épargnée. En octobre 2012, lors du choc OM-PSG (2-2), trois supporters marseillais avaient été interpelés directement des tribunes du Vélodrome. Ils avaient été repérés grâce à la vidéo et ont écopé après d'une amende et une condamnation avec sursis.
Et la Fifa ?
Dans le règlement de Fifa sur la sûreté et la sécurité des stades, et parmi les « mesures structurelles et techniques », il est indiqué que pour les contrôles de sécurité il faut interdire l'accès au stade à toute personne « en possession d'aucun autre objet dangereux qui ne peut pas, pour des motifs juridiques, être apporté dans le stade, y compris les banderoles agressives ou racistes et les pointeurs laser ». Toutefois l'instance mondiale du football semble prendre au sérieux l' « affaire » du match Algérie-Russie. Le secrétaire général de la Fifa, Jérôme Valcke, a déclaré ce vendredi que l'utilisateur du laser était...recherché tout en précisant « Nous avons une photo mais la qualité est trop mauvaise pour le reconnaître» tout en précisant « Nous ne pouvons pas arrêter un match en raison d'un laser pour trouver l'utilisateur».
@SalimKoudil
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