L'Algérie ne peut accepter "en aucune façon une intervention militaire étrangère en Libye", a déclaré hier, à Madrid, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. "Le rôle des institutions internationales consiste à aider et ne pas de se substituer (dans les affaires internes des pays souverains). Par conséquent, nous ne pouvons accepter l'intervention militaire étrangère en aucune façon en Libye", a affirmé M. Lamamra, en marge de la Conférence internationale de soutien et de développement de la Libye, organisée à l'initiative de l'Espagne. Exprimant la position et l'intervention de l'Algérie sur la crise en Libye lors de la Conférence de Madrid, il a fait observer que ce pays est "en difficulté sérieuse, mais il n'est pas en faillite", soulignant à ce propos que "la solution doit être libyenne et trouvée par les Libyens eux-mêmes". Abordant l'aspect de la sécurité, M. Lamamra a recommandé "d'aboutir à un cessez-le-feu et d'appliquer l'embargo des Nations unies", soulignant que "nous ne voulons pas de munitions ou de pièces de rechange (comme solution)". "Nous voulons que les parties (en conflit) en arrivent à des arrangements de sécurité qui permettront de protéger les personnes et les biens (en Libye) tout en réunissant les conditions de la poursuite de la lutte antiterrorisme, car cela demeure un défi important", a asséné le chef de la diplomatie algérienne. S'agissant de la question institutionnelle soulevée par l'Algérie lors de cette conférence, M. Lamamra a fait observer que "la Libye dispose d'un Parlement élu qui a la légalité de son côté", mais, a-t-il ajouté, "pour consolider sa légitimité, il (le Parlement) doit pouvoir prendre des mesures d'apaisement, de rassemblement et de nature à créer un climat favorable à un dialogue inclusif et à la réconciliation nationale". M. Lamamra a également mis l'accent, dans la présentation de la dimension de la démarche de l'Algérie, sur le rôle des pays voisins, lequel, a-t-il expliqué, doit être reconnu. Il a ainsi appelé à une "harmonisation des efforts nationaux, régionaux, continentaux et internationaux", précisant, de ce fait, que la vision de l'Algérie est apparue comme étant "raisonnable, réaliste et prometteuse". Nom Adresse email