La direction du leader du jus de fruits, la Nouvelle Conserverie algérienne Rouiba (NCA-Rouiba), a communiqué, hier, non sans "une grande fierté", les résultats financiers "croissants" de l'entreprise enregistrés durant le 1er semestre 2014. Soit un an après son introduction à la Bourse d'Alger. Lors d'une conférence de presse conjointe, Slim Othmani et Sahbi Othmani, respectivement P-DG et DG de la NCA-Rouiba, ont fait état, chiffres à l'appui, d'une croissance, en effet, "dynamique et maîtrisée". Ainsi, dévoilent-ils que le chiffre d'affaires de l'entreprise a connu une croissance de "25%" comparativement au premier semestre 2013 ; il est passé de 2,7 à 3,4 milliards de dinars. Cette performance, expliquent-ils, est le résultat, entre autres, du "choix réussi" de l'élargissement de la gamme des produits vers le segment PET, (polyéthylène téréphtalate), à savoir les bouteilles en plastique. Ce segment a permis une croissance des ventes de "plus de 82%". es achats consommés étant de 59% du chiffre d'affaires. En somme, chez la NCA-Rouiba, aujourd'hui tous les voyants sont au vert, et ce, malgré une politique salariale flexible et dont la masse est en constante augmentation. En atteste le nouveau système de rémunération variable sur la performance, appelé "El-Baraka", que la société vient de mettre en place. Ce système incitatif, fait, à la fois, pour encourager la productivité et la production, bénéficie à toutes les catégories du personnel de l'entreprise, excepté les directeurs. Mais pas seulement. La NCA-Rouiba engage, par ailleurs, un plan d'investissement très ambitieux. Extension de l'usine En vue de doubler la surface de l'usine et par là même d'améliorer la production, la NCA-Rouiba vient d'acquérir le terrain mitoyen pour la somme de "1,2 milliard de dinars", alors que le coût des équipements est estimé à "1 milliard de dinars". Au total, un budget de "2,2 milliards de dinars", (22 millions d'euros), est dédié au plan d'investissement qui s'étalera jusqu'en 2015. Slim Othmani ne manque pas de relever que le prix du foncier (industriel), fixé chez-nous, est le "plus élevé au monde". Cela, quand bien même le projet de la NCA-Rouiba aura le mérite de créer pas moins de 80 postes d'emploi permanents. Bref. Ce qui est le plus regrettable, aux yeux du patron de la NCA-Rouiba, ce sont surtout les contraintes du fisc ou encore le "dogmatisme" auquel est soumise la Bourse d'Alger dont le système de cotation pénalise sérieusement le titre. Fait inédit, à la Bourse d'Alger, s'étonne-t-il, le système des quotas veut que "les plus bas quotas soient les mieux valorisés". Ce qui, déplore-t-il, sanctionne les efforts de son entreprise, non sans accuser "des opérations douteuses pour tenter de tirer vers le bas le titre (de la NCA-Rouiba, ndlr)". Selon un responsable de la Bourse d'Alger, présent à la rencontre d'hier, ce dysfonctionnement s'expliquerait par le "vide juridique" remarqué dans le système financier national. "L'idéal serait de travailler selon les standards mondiaux (...)", souhaite le représentant de la Bourse (naissante) d'Alger. S'agissant de la fiscalité, M. Othmani dénonce le traitement réservé aux producteurs légaux, pendant que l'informel foisonne "en toute impunité". "Si on veut développer notre économie et encourager la production nationale, la mentalité concernant l'appréciation du producteur algérien doit changer", réclame M. Othmami pour qui les forfaits fiscaux et autres taxes imposées aux producteurs sont de plus en plus importants. Citant la taxe d'activité professionnelle (TAP), le redressement fiscal ou encore les droits d'enregistrement, M. Othmani estime que "(certains producteurs) payent le prix de leur transparence".