Il est comme ça des rentrées scolaires qui sont frappées du sceau de la singularité. Bonne ou mauvaise. Pour 2014/2015, c'est surtout la surcharge des classes qui a polarisé l'intérêt de l'opinion. C'est l'ombre au tableau. Elle touche 3 427 établissements éducatifs sur 18 700 au niveau national, soit un taux de 18,16%, selon le chiffre révélé jeudi par Mme Benghebrit devant les députés, en réponse à une question orale. Le chiffre n'est pas exhaustif, car ne prenant pas en considération le cycle secondaire. En fait, le problème n'est pas nouveau. Il est même structurel et renvoie à l'éternel gap entre offre en termes de structures pédagogiques et population scolaire qui suit l'évolution démographique du pays. Et dire que dans certaines régions comme la Kabylie et certains quartiers d'Alger-Centre des classes sont fermées, faute d'élèves. Sauf que ce n'est pas la tendance globale. Mais cette année le problème de la surcharge s'est posé de façon aiguë, notamment dans le cycle primaire et dans certaines régions. La ministre de l'Education n'a pas cherché à l'occulter et elle est d'autant plus à l'aise à le faire que son département n'y est pour rien. Le déplacement des familles dans le cadre de l'opération de relogement est responsable de l'ampleur prise cette année par le phénomène, avec des classes de 50 élèves. Il va de soi que dans ces conditions, l'exigence pédagogique, qui vise un enseignement de qualité, devient secondaire par rapport au souci des responsables d'offrir une place pour chaque élève. En creux, c'est le problème de la programmation qui est posé. En effet, la construction de nouvelles cités n'est pas systématiquement accompagnée de structures socioéducatives, comme les écoles, les unités de santé de proximité. On construit des cités-dortoirs pour y habiter et non pour y vivre. Ce qui a pour conséquence de créer une pression sur les écoles disponibles obligées d'accueillir les enfants issus des nouvelles cités. Une situation assez exceptionnelle qui nécessite des mesures exceptionnelles. Ce qui a poussé le département de Mme Benghebrit à avoir recours au palliatif des classes mobiles. Mais ce n'est là qu'une solution provisoire pour calmer la grogne des parents. Car la solution définitive réside dans la mise en adéquation des structures d'enseignement avec le taux de population scolaire.