Outre le nombre qui dépasse la quarantaine, voire la cinquantaine par classe, dans certains endroits, des élèves ne trouvent pas de salle pour suivre leurs cours. En dépit des assurances de la tutelle, la rentrée scolaire 2014-2015, dont le coup d'envoi a été donné dimanche symboliquement depuis Ghardaïa où la scolarité des potaches y a été fortement perturbée, est d'ores et déjà confrontée à deux problèmes de taille dont la surcharge des classes et la disponibilité des infrastructures. Outre le nombre qui dépasse la quarantaine, voire la cinquantaine par classe, dans certains endroits, des élèves ne trouvent pas de salle pour suivre leurs cours. Et c'est la responsable du secteur, Mme Benghebrit qui l'a avoué hier au cours d'une conférence de presse tenue à Alger. Face à cette situation, la tutelle a dû recourir à des mesures de rechange, comme la double vacation, dans les lycées, par exemple. "Le ministère est contraint momentanément à adopter le système des deux vacations, partielle et totale" pour régler le problème de la surcharge des classes enregistrée cette année au niveau des établissements de l'enseignement secondaire, a affirmé la ministre. "Il est nécessaire de procéder à un changement de système à travers le recours à la double vacation partielle et totale (...) Cette mesure n'était pas la solution efficiente, mais le secteur était contraint momentanément à y recourir", a-t-elle admis, selon des propos repris par l'APS. Elle a, en outre, indiqué que son département s'est trouvé dans l'obligation de recourir aux écoles primaires pour l'accueil d'élèves de terminale lors de l'année en cours (2014-2015). Selon la nouvelle ministre, visiblement engagée à mener la réforme de l'école que le défunt Mohamed Boudiaf qualifiait de "sinistrée", le problème de la surcharge des classes de terminale enregistrée cette année est principalement due à l'arrivée en terminale des deux générations touchées par la réforme. Mais, c'est essentiellement le retard enregistré dans la réception de nouveaux établissements, dont la plupart sont achevés à 70%, qui est à l'origine du problème. Le taux de réalisation des établissements d'enseignement moyen et secondaire a atteint entre 60 et 70%, tandis qu'un nombre insuffisant d'établissements primaires a été réceptionné. Tout en prévoyant l'établissement d'un agenda pour la gestion du dossier des structures éducatives dans chaque wilaya en collaboration avec les collectivités locales pour "les appeler à la nécessité d'accélérer la réalisation des établissements prévus", Mme Benghebrit soutient que "la non-réception de ces projets a eu des répercussions négatives sur la vie pédagogique". Au sujet du problème de la mauvaise assimilation par les élèves des cours relevé par nombre de spécialistes, la ministre l'impute "à l'absence d'accompagnement des changements introduits dans les programmes scolaires". "La formation des enseignants dans le domaine de la gestion de la classe est plus que nécessaire et constitue une priorité pour le ministère", a-t-elle dit. Au chapitre des écoles privées dont l'existence est diversement appréciée, Mme Benghebrit a indiqué qu'"il ne faut pas diaboliser les établissements privés qui représentent moins de 1% dans la carte du secteur de l'éducation nationale en Algérie et qui constituent un facteur complémentaire de l'acte éducatif". Si elle relève la contribution de ces écoles, notamment pour la résolution du problème de la surcharge, ou encore pour les résultats obtenus aux cycles primaires et moyens, elle déplore, en revanche, les résultats catastrophiques au baccalauréat où le taux est de 0%. La ministre a annoncé, dans ce cadre, que son département exigera des écoles privées "des explications" sur les aspects pédagogiques et éducatifs, notamment les résultats obtenus lors des examens officiels. À noter que plusieurs mesures ont été décidées pour l'année en cours dont, notamment, la promotion de la lecture dans le milieu scolaire, l'instauration de l'animation culturelle, la redynamisation du sport scolaire, la révision de la conception actuelle de l'évaluation du travail scolaire des élèves, y compris les examens, afin de réhabiliter l'effort des élèves par le contrôle continu (réflexion autour de la fiche de synthèse pour les 2e et 3e années secondaires). Il s'agit aussi de la suppression de la seconde session de la 5e année primaire, la réduction du poids du cartable de 30%, pour les écoliers de 1re, 2e et 3e années primaires avec, comme solution finale, l'installation d'une armoire de rangement dans chaque classe et le glissement notionnel du livre gratuit au "livre solidaire". Synthèse : K. K./APS Nom Adresse email