Le ministre marocain de la Jeunesse et des Sports est catégorique, "la décision du Maroc de reporter l'organisation de la CAN est définitive", martèle-t-il dans une déclaration à l'agence Reuters. "Si les dates sont maintenues, le public boudera l'évènement et cela se ressentira sur la qualité de l'organisation ainsi que sur les recettes", a-t-il expliqué. Son conseiller, Hamid Faridi, est revenu à la charge pour dire : "Je pense que la CAF s'attendait à cette demande et que tout le monde travaille en bonne intelligence de manière à ce que la fête du football africain reste une fête. Rien ne peut-être placé au-dessus de l'intérêt des citoyens marocains et africains. (...) Nous ne pouvons, en aucun cas, nous acheminer vers une prise de risque, le principe de précaution doit primer." Le ministère marocain de la Santé avait, en outre, expliqué que la recommandation est justifiée "par l'avis de la commission scientifique nationale". C'est dire qu'il y a donc peu de chances pour que le Maroc revienne sur sa décision. Du reste, la CAF a déjà sollicité l'Afrique du Sud pour un éventuel remplacement. Pendant ce temps, le président américain Barack Obama et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon ont exhorté la communauté internationale à redoubler d'efforts pour lutter contre l'épidémie d'Ebola qui fait des ravages dans trois pays d'Afrique de l'Ouest. Obama a insisté sur la nécessité pour tous les Etats membres de répondre à l'appel de l'ONU et de fournir "le personnel, l'équipement et le matériel nécessaires pour arrêter l'épidémie à la source", a indiqué la Maison-Blanche. "Les deux dirigeants sont tombés d'accord sur le fait que, face à la menace posée par Ebola, la communauté internationale devait faire preuve de plus de détermination et d'engagement pour répondre de manière résolue" à cette crise, poursuit le communiqué de l'exécutif américain. Parallèlement, M. Obama et son homologue français François Hollande ont, par ailleurs, souligné la nécessité de mettre en place rapidement des centres de traitement dans les pays africains touchés. "Tous les pays ont un rôle à jouer", ont souligné les deux hommes. Ebola a fait plus de 4 000 morts depuis le début de l'année sur quelque 7 400 cas recensés dans sept pays, essentiellement. L'affaire est donc sérieuse. Cependant, la CAF ne veut rien entendre et compte bien maintenir sa Coupe d'Afrique. "La CAF a enregistré la requête du Maroc et confirme qu'aucun changement n'est à l'ordre du jour du calendrier de ses compétitions et évènements", souligne la CAF qui précise que le sujet sera "débattu" lors d'une réunion de son comité exécutif le 2 novembre en Algérie. Hier, un employé de l'ONU, contaminé par Ebola et hospitalisé en Allemagne, est décédé à quelques heures d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la propagation du virus qui a fait plus de 4 000 morts. Le Soudanais de 56 ans, arrivé la semaine passée à Leipzig (est) en provenance du Liberia, "est mort dans le courant de la nuit", a annoncé la clinique de Leipzig où il était soigné. Deux autres patients atteints par Ebola ont été traités en Allemagne. L'un d'eux a guéri, l'autre reste hospitalisé. À la suite de cette contamination, l'ONU avait placé en quarantaine 41 membres de son personnel au Liberia, dont 20 soldats. La propagation du virus et les efforts à mettre en œuvre pour y faire face seront au centre d'une réunion du Conseil de sécurité à New York. L'épidémie, la plus grave depuis la découverte du virus en 1976, a fait plus de 4 000 morts depuis le début de l'année sur quelque 8 400 cas recensés dans sept pays, essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Du coup, il est bon de s'interroger désormais si la CAF, en s'obstinant à tout prix de maintenir la CAN, n'est pas en train de minimiser les risques de l'épidémie d'Ebola ? Synthèse N. A.