Organisées le 14 et 15 octobre, à l'hôtel Aurassi, à Alger, les 8es Journées euromaghrébines de la communication et de la publicité, par la société RH International, ont abordé la thématique de la « communication publicitaire : professionnalisation et régulation ». Dès la journée d'ouverture Rachid Hesses, DG de RH International Communication, indiquait que l'événement a été «boudé » par les professionnels de la pub. Il aurait souhaité, comme il ne cessait de le répéter tout au long des deux journées, que cet événement accueille plus de représentants d'agences, et de créer une association regroupant les publicitaires en Algérie, « le secteur a besoin d'un cadre législatif et réglementaire ». D'autant plus que « le chiffre d'affaire du secteur publicitaire en Algérie est de 50 millions de dollars, et que celui de nos voisins marocains atteint les 150 millions de dollars », affirme Rachid Hessas. Il reste néanmoins optimiste quant à l'évolution du comportement publicitaire, en s'accrochant « à ce monde qui va trop vite, où les choses changent ». «Le secteur de la communication et de la publicité évolue en pleine anarchie en Algérie» était déjà le constat établi l'année passée par Rachid Hessas lors de la précédente édition de l'événement. Pour cette année les participants ont eu à formuler les mêmes termes. Pour Riadh Aït Aoudia, PDG de « Media Algeria », intervenant autour du thème «état, enjeux et perspectives de la publicité en Algérie», l'Algérie « est en train de devenir un marché très important pour les grands producteurs ». Il indique que « sur les 3.000 agences de communication, uniquement 15 à 20 gèrent le marché local, les autres ne disposant que d'un registre de commerce ». Le PDG de « Media Algeria », constate une augmentation constante des investissements publicitaires en Algérie, « le marché total est estimé à 300 millions de dollars». La seconde journée, soit le 15 octobre, a été marquée, entre autres, par l'intervention de Dominique Wolton, directeur de recherche au CNRS en sciences de la communication, auteur de plusieurs ouvrages, dont (édité en 2009) « Informer n'est pas communiquer ». Sous le thème : « La Méditerranée, un enjeu de communication interculturel », le français s'est étalé au cours de sa conférence sur la conception de la communication, en privilégiant l'homme sur la technique. « La publicité est une communication humaine, ce n'est pas de la communication technique», a-t-il indiqué. Abordant l'impact du Web, Dominique Wolton, rappelle que c'est une arme à double tranchant, avec la prolifération des informations d'un côté, et les risques liés à la publication des données personnelles. Il insista sur le fait que « l'information ce n'est pas la communication, c'est la séparation de la communication».