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Un Ex-Sénateur en prison
Accusé d’avoir manipulé les émeutiers à Khenchela
Publié dans Liberté le 15 - 05 - 2004

Amar Haïta, ex-sénateur RND, serait derrière la diffusion du tract qui a enflammé la jeunesse locale qui s’en était pris aux édifices publics.
Hier, à quelques heures de la prière du vendredi, la “tension� dans la localité ressemblait à celle qui règne en temps normal dans n’importe quelle bourgade de l’arrière-pays en ce jour férié qu’on qualifie, à tort ou à raison, de “lourd�. Trois jours après les émeutes qui ont causé la destruction d’édifices publics, des affrontements entre quelque 300 émeutiers et autant de policiers, le maire sirotait, comme monsieur tout-le-monde, son thé sur la terrasse du café limitrophe au siège de l’APC dont le portail porte toujours les séquelles d’une tentative ratée de son “déboulonnement�.
Des gendarmes et des policiers, en tenue de sortie estivale, déambulaient sans la moindre gêne dans les ruelles poussiéreuses de la ville.
Toutes les traces extérieures de la violence de mardi soir ont disparu. On se croirait plutôt dans un univers kafkaïen.
Les événements de la nuit du mardi à mercredi derniers, les Zouis — Ouled Rechache s’appelle toujours officieusement Zoui — vous parlent mais sans passion comme s’ils ont, par une quelconque magie, effacé de leur mémoire des événements récents de trois jours. Pourtant, il y a eu casse, interpellation et surtout celle d’un ex-sénateur issu de la puissante tribu des Chaouia, les Nememcha.Â
Pour un élu local, tout a commencé mardi, tard dans la soirée, plus précisément aux coups de 21h 15. Après un premier rassemblement au milieu de la ville où se trouve le siège de la mairie, le feu a été mis à une dizaine de pneus. “Ils étaient près de 300 jeunes dont la moitié a tenté de prendre d’assaut le siège de la mairie avant de changer d’avis pour se diriger vers le siège de la sûreté de daïra.� Ce dernier se trouve en face de l’hôtel de ville, à la lisière d’une ruelle perpendiculaire à la route nationale.
Toujours selon notre source, dissuadée par les policiers, la foule s’est ensuite rabattue sur le siège de la recette communale des impôts, située du même côté de la chaussée que le commissariat de police.
Il était 19h 30 quand le portail de la bâtisse céda devant l’acharnement des émeutiers. Une fois à l’intérieur du siège constitué d’un seul étage, ces derniers s’en prennent alors aux deux gardiens qui s’y trouvaient et qui avaient préféré prendre le risque de calmer les esprits que celui de prendre la poudre d’escampette. Après avoir malmené les deux gardiens, une partie du mobilier a été saccagé. “C’est à ce moment que des notables locaux ont accouru pour apaiser les esprits et épargner le pire au siège de la recette et aux deux gardiens en service cette nuit-là �, nous a expliqué un riverain qui a craint, cette nuit-là , le pire.
Selon une personnalité locale ayant pris part à ces tentatives d’apaisement et ayant requis l’anonymat, “alors qu’on croyait que la foule s’était dispersée, un mot d’ordre a été donné pour que l’émeute reprenne�. La marrée humaine a pris alors la direction sud, vers Tébessa, pour déverser sa colère sur le nouveau siège de l’antenne de Sonelgaz, opérationnelle depuis seulement 15 jours. Il a été déjà saccagé lors des précédentes émeutes.
C’est à ce moment-là que les renforts de brigades anti-émeutes, dépêchés de Khenchela, sont arrivés sur les lieux. Après avoir dispersé les émeutiers, durant une partie de la nuit, et procédé aux premières interpellations, les forces de sécurité ont récupéré, des maquis proches de la ville, plusieurs équipements dérobés du siège de la Sonelgaz par des jeunes qui ont profité de la confusion qui a accompagné les émeutes.
Mercredi, en fin de journée, le nombre des interpellations effectuées s’élevait à 20. Hier, 17 personnes étaient toujours en détention. Selon une source judiciaire locale, un malade, souffrant d’asthme ainsi que deux mineurs ont été relâchés quelques heures avant notre arrivée dans la localité.
Parmi les détenus, se trouve, et fait unique, un ex-sénateur, qui a quitté l’hémicycle de Zighoud-Youcef lors du dernier renouvellement. Il s’agit de Haïta Amar, d’obédience RND.
Ce dernier, selon une source proche des enquêteurs et qui a requis l’anonymat, est accusé d’être le principal meneur des émeutes. On l’accuse d’être derrière les tracts diffusés parmi les jeunes de la localité et dénonçant “le détournement de 900 milliards de centimes dégagés par l’Union européenne pour venir en aide à la commune de Ouled Rechache, en sa qualité de l’une des 12 communes les plus pauvres du pays�.
Des proches de l’ex-sénateur parlent, eux, de cabale montée contre “le sénateur� en guise de représailles. Ce dernier, considéré comme l’un des dissidents du RND, aurait fait campagne pour Ali Benflis lors de la dernière présidentielle tout en prenant part à une tentative de dissidence dans la famille du RND.
À Ouled Rechache, si l’opposition de l’ex-sénateur Haïta à la ligne de la direction du RND est un secret de Polichinelle, son accusation d’être derrière les émeutes de mardi dernier est différemment interprétée par les Zouis.Â
Pour les uns, c’est à la justice et à elle seule de trancher la question. Pour d’autres, comme Ammar, un universitaire chômeur qui reconnaît avoir pris part aux premiers regroupements tout en jurant n’avoir pas participé aux actes de violence, insinue : “Il n’y a pas de fumée sans feu !�
Il explique : “On est allé à la mairie pour vérifier la véracité du contenu du tract. Or, d’autres jeunes n’avaient qu’une préoccupation : en découdre avec le fisc comme si, en leur qualité de chômeurs, ce dernier a une quelconque relation directe avec leur malheur.�
Un ami à lui, commerçant de son état, appuie son témoignage quand il affirme, tout en sollicitant l’anonymat : “Au niveau de l’immeuble des impôts, on a réussi à calmer les jeunes mais, une fois que ces derniers se sont retrouvés sur l’artère principale, leur effervescence a repris de plus belle comme si une main invisible avait rallumé l’étincelle.�
Harcelé pour donner plus de détails, il nous lance, tout en prenant congé de nous presque en petite foulée : “Eli oualef alla el-benna amrou ma yathana� (celui qui a pris goût à la vie de la cour ne se résignera jamais).
 À l’heure de la prière, nous quittons Zoui, cette bourgade égarée à 28 kilomètre au sud de Khenchela, dont le nom est désormais plus rattaché aux émeutes qu’à la qualité de ses viandes ovines et de sa pastèque.
Nous laissons derrière nous des champs de blé ravagés par la rouille et une population tourmentée par une question qu’on chuchote entre Nememchis : “Y a-t-il vraiment des escadrons des émeutes à Zoui ?�
M. K.


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