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Les émeutes de la désillusion
À quelques semaines de la présidentielle
Publié dans Liberté le 11 - 03 - 2004

En cette période électorale, plusieurs émeutes ont été déclenchées, çà et là , dans presque toutes les régions du pays.
Après Ouargla, Touggourt, Skikda, Jijel, Bouira, Constantine... c’était, hier, autour de Sidi Bel Abbès d’être secouée par de violentes manifestations. Selon notre correspondant, des édifices publics (daïra, APC, services des P et T...) de la daïra de Aïn El-Berd, située à 30 km du chef-lieu de wilaya, ont été violemment attaqués par des jeunes en colère. Ces manifestants ont aussi bloqué la route reliant Sidi Bel Abbès à Oran. Les services d’ordre déployés autour des édifices cités plus haut ont dû recourir aux bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants. Aux moins dix parmi ces derniers ont été admis à l’hôpital. La raison de cette émeute ? L’absence de toute prise en charge de leurs besoins et doléances. Ils demandent la mise en place d’une annexe de Sonelgaz, l’assainissement de la conduite d’eau potable, le règlement du problème du chômage... En somme, les citoyens ne revendiquent rien moins qu’une réponse adéquate à leurs problèmes afin de vivre, enfin, dans des conditions décentes.
Comme l’ont fait des citoyens des autres wilayas ayant connu des situations semblables ces dernières semaines. Certes, le recours à la rue et surtout à l’émeute n’est pas un phénomène nouveau. Surtout depuis 2001 où le précèdent de la Kabylie a fait tache d’huile au point où cette forme de protestation radicale est adoptée dans l’ensemble des régions du pays. Les contrées du sud comme In Aménas, réputées paisibles, ont été gagnées par le vent de cette contestation. Deux raisons, au moins, ont été souvent derrière les manifestations violentes des citoyens. Primo, les conditions sociales. Secundo, les bavures ou les dépassements d’éléments des services de sécurité comme c’était le cas, à titre d’exemple, en Kabylie en 2001, puis à Khenchela et dernièrement à El-Harrach. Peut-être parce que les canaux d’expression, comme la télévision, ont souvent tourné le dos aux préoccupations des citoyens, car conçus comme un moyen de propagande aux mains du pouvoir qu’autre chose. Peut-être aussi parce que, à cause d’une bureaucratie qui a la peau dure, les algériens pensent, souvent à raison, que les bureaux des autorités locales leur sont inaccessibles. Il est vrai que les élus locaux restent, pour leur part, prisonniers d’un code communal qui ne leur laisse pas beaucoup de marge de manœuvre à même de leur permettre d’agir. Mais, incontestablement, la religion de beaucoup d’Algériens est définitivement faite sur une chose : c’est que, dans leur pays, les voies légales ne sont pas du tout payantes et que seule la violence attire l’ouïe des responsables.
Mais il est incontestable que ce dernier mois particulièrement, les émeutes se sont multipliées et ont gagné en étendue, touchant, désormais, toutes les régions du pays. Il faut toutefois, noter que c’est généralement les wilayas visitées par le président Abdelaziz Bouteflika qui sont souvent le théâtre de ces scènes de violences. Pourquoi ? Est-ce vraiment l’œuvre d’une manipulation comme l’a suggéré dernièrement Nourredine Yazid Zerhouni lors d’une conférence de presse animée à Ouargla ? Un argument invoqué à demi-mot par Ahmed Ouyahia dans un récent entretien accordé au quotidien Le Monde. Les manifestants, eux, s’en
défendent : “si nous sommes manipulés, nous le sommes par nos problèmes et par la surdité des dirigeants�.
Voilà qui dément les thèses du chef du gouvernement et de son ministre de l’intérieur. Le fait est que pour beaucoup de citoyens des wilayas de l’intérieur pays, n’attendant plus rien des autorités locales, voient dans la visite du président Bouteflika dans leurs régions la clé de sésame à leurs multiples problèmes.
Mais leur désillusion sera des plus grandes une fois la visite terminée. Les enveloppes budgétaires conséquentes distribuées gracieusement et devant les caméras de la télévision par leur hôte d’un jour n’ont aucun effet sur leurs conditions de vie. Ils savent, de surcroît, que jusqu’à la prochaine visite, rien ne viendra améliorer un tant soit peu leur situation.
A. C.


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