Robert Ménard, président de RSF "On est loin de ce qu'on pouvait espérer comme solidarité au niveau de l'Europe. Les Européens et les Français ne s'inquiètent pas de la dégradation de la situation de la presse en Algérie. C'est dommage. Nous comptons lancer une grande campagne pour obtenir la libération des deux journalistes incarcérés et demander la suppression des peines de prison pour les journalistes. On ne met pas un journaliste en prison pour un délit de presse”. Mme Fatiha Benchicou, épouse de Mohamed Benchicou "Ce qu'ils nous font subir, à moi et à mes enfants est inadmissible. Je ne veux plus vivre l'injustice. C'est trop dur. Mais nous, nous ne sommes pas ici seulement pour parler du cas de Benchicou et de celui de Hafnaoui. Ce qui se passe en Algérie est beaucoup plus grave et concerne tout le monde". Ghania Khelifi, directrice de la rédaction du Matin "La rédaction a repris son travail depuis quelques jours, mais elle reste mobilisée pour obtenir la libération des deux journalistes incarcérés. Le Matin paye aujourd'hui pour avoir révélé des affaires de torture et de corruption et pour avoir soutenu le combat du Mouvement citoyen, en Kabylie et dans les Aurès. Nous espérons avoir payé pour tout le monde et que d'autres journaux ne subissent pas le même sort que nous". Omar Belhouchet, directeur de la publication d'El Watan "Depuis quelques années, nous assistons à une volonté des autorités de remettre en cause la liberté de la presse et d'expression. Pour nous, le cas Benchicou est clair : c'est un journaliste qui a été jeté en prison pour ses écrits et les bons de caisse ne sont qu'un bon prétexte”. Abda Hadda Hazzam, directrice du quotidien Al-Fajr "Nous assistons à une série d'attaques contre la presse libre qui ne veut pas se soumette au diktat du pouvoir. Les autorités veulent encourager l'émergence d'une presse obéissante". Rabah Abdallah, secrétaire national du SNJ "La situation est grave. Il y a de nombreux exemples d'acharnement contre les journalistes à cause de leurs écrits. Nous assistons à la mise en place par le pouvoir d'une entreprise liberticide. Il y a 250 plaintes contre des journalistes qui sont actuellement instruites. Et 10 journalistes sont en liberté provisoire. S'il n'y a pas une forte mobilisation, nous risquons de faire nos journaux en prison". M. Ali Yahia Abdenour, avocat et président de la Laddh "Lors du procès Benchicou, le procureur général a mis seulement trois minutes pour exposer un dossier aussi important et exiger cinq ans de prison ferme. En Algérie, le ministre de l'Intérieur est au-dessus des lois et il fait les lois (…) le président Bouteflika a occupé l'Algérie par le flic et par le fric". Zoubir Souissi, président du Conseil de l'éthique et de la déontologie “Le système est très séduit par l'expérience tunisienne. En Algérie, il n'y a plus que la presse qui continue à se battre et le pouvoir veut la mettre au pas".