Les prix du pétrole vont rester assez élevés au moins jusqu'au début de l'année prochaine, a estimé, hier, à Alger le ministre de l'énergie et des Mines, M. Chakib Khelil. “Il faut s'attendre à ce que les prix restent assez élevés par rapport à notre intervalle de 22-28 dollars au moins jusqu'au début de l'année 2005”, a indiqué le ministre dans une déclaration à l'APS. “La croissance de la demande pétrolière qui était “exceptionnelle”, cette année en atteignant les 2,4 millions de barils par jour, alors que la moyenne ces dernières années a été de 1 à 1,5 million de b/j, va continuer et la tension entre l'offre et la demande va se maintenir avec l'approche de l'hiver”, selon M. Khellil qui a soutenu que “cette situation va maintenir les prix en hausse à des niveaux qui seraient au-dessus des 30 dollars”. La hausse de la demande en pétrole a été due, a-t-il rappelé, à la forte croissance économique enregistrée notamment par la Chine avec 11%/an, par le Japon, qui a augmenté ses exportations, ainsi que par les pays européens, en particulier la France. Cette croissance a poussé à mettre sur le marché toute la production mondiale y compris celle de l'Opep, selon le ministre qui estime qu'“actuellement, il y a un équilibre tendu entre l'offre et la demande puisque toute l'offre est mobilisée”, a expliqué le ministre en relevant que “la moindre tension sur le marché qui crée un problème de l'offre, comme par exemple des sabotages en Irak ou un incendie dans une raffinerie, peut avoir des répercussions très rapides sur les prix”. Cette tension est utilisée par les spéculateurs qui ajoutent de 7 à 9 dollars au baril pour le prix du brut. Quant à l'impact de la hausse des prix du pétrole sur la croissance économique, le ministre estime qu'elle n'affecte pas la croissance économique. “Cette hausse n'a aucun impact sur la croissance économique ni sur l'inflation”, a-t-il souligné. Selon le ministre, “cette hausse peut cependant avoir un impact sur l'emploi, car les compagnies recherchent la productivité qui est maintenue en recrutant moins de personnes et en utilisant d'autres moyens pour assurer l'activité”. Pour les pays européens, l'impact est moindre car le dollar est dévalué par rapport à l'euro, a précisé M. Khelil. APS.