"L'Algérie poursuivra, en dépit de l'adversité, sa mission qui consiste à accompagner les forces vives libyennes ayant marqué leur disponibilité à œuvrer pour une solution politique", a déclaré samedi le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Ainsi, l'Algérie est déterminée à poursuivre ses efforts pour une solution politique à la crise en Libye, en accompagnant les forces vives libyennes qui œuvrent pour atteindre cet objectif, alors que des voix s'élèvent au Sahel pour appeler à une intervention militaire en Libye. En effet, mettant à profit le sommet de Dakar sur la sécurité en Afrique, les présidents malien, tchadien et sénégalais ont appelé l'Otan à intervenir en Libye pour achever sa mission entamée en 2011, qui avait abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Trois jours plus tard, à Nouakchott, cinq chefs d'Etat du Sahel, ceux du Tchad, du Mali, du Niger, du Burkina-Faso et de la Mauritanie appelaient, à leur tour, à une intervention militaire de l'ONU, cette fois-ci. C'est dire que l'option d'une solution politique prônée par l'Algérie n'est plus soutenue par les pays du Sahel et c'est sans doute cela qui amène M. Messahel à parler d'"adversité", plus que de complexité de la situation en Libye. Il n'en demeure pas moins que l'Algérie persiste et signe en affirmant, par la voix d'Abdelkader Messahel, que "tout en poursuivant son soutien aux efforts des Nations unies dans la recherche d'une solution politique à la crise", l'Algérie "appelle au respect des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et exhorte les partenaires de la Libye à unir leurs efforts en vue de renforcer l'option du dialogue et de la réconciliation entre tous les Libyens". Le ministre algérien a également souligné que les Libyens "sont les seuls habilités à définir les fondements et les contours de la solution politique, en dehors de toute forme d'ingérence étrangère". Il a notamment rappelé que l'Algérie "a toujours mis en garde contre les conséquences destructrices de la poursuite du cycle de violence sur le devenir du peuple libyen et sur la stabilité de la région", affirmant que l'escalade de la violence que connaît la Libye "constitue une source de grave préoccupation pour l'Algérie et les pays voisins", Abdelkader Messahel a relevé qu'"au regard de la simple donne géographique, cette crise ne saurait être appréhendée, pour nous, autrement qu'en termes de sécurité nationale". "Nous avons une dette à l'égard du peuple frère libyen qui nous a soutenus durant notre guerre de Libération nationale", a-t-il ajouté. M. Messahel a déclaré que "c'est sous ce double prisme qu'il faut situer les efforts constants et persévérants que nous développons pour aider les parties libyennes à sortir de la logique de la confrontation armée et à faire prévaloir la voie du dialogue pour parvenir à une solution politique de cette crise qui dure depuis plus de quatre années". Dans cette optique, il a estimé qu'une solution qui isolera les groupes terroristes identifiés en tant que tels, "préservera l'intégrité territoriale, la cohésion nationale et permettra l'édification d'un Etat moderne et démocratique". Concernant la situation en Libye, Abdelkader Messahel a, cependant, reconnu que "les derniers développements sur le terrain peuvent conduire à une dérive suicidaire de la Libye" et "vont à l'encontre des intérêts supérieurs du peuple frère libyen qui, comme tous les autres peuples du monde, aspire à vivre en paix". Il a mis l'accent sur le fait que "ces développements risquent, en effet, de provoquer le chaos qui ne profiterait, au bout du compte, qu'aux seuls groupes terroristes et au crime organisé transnational" qui ont "profité de l'instabilité de la Libye pour renforcer leur présence mettant ainsi en péril la sécurité et la stabilité dans toute la région". Pour conclure, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines a souligné que le retour à la stabilité en Libye et au Mali voisin "permettra de lutter efficacement contre le terrorisme et le crime organisé".