Jean-Marie Guéhenno, président d'International Crisis Group (ICG), a jugé, hier à Alger, «très important» l'engagement de l'Algérie pour un règlement pacifique de la crise libyenne. À l'issue d'un entretien avec Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Guéhenno a estimé que cet engagement «aidera et assurera la stabilité de la Libye et, par conséquent, de toute la région». M. Guéhenno a relevé que la situation en Libye était «complexe» et nécessitait d'être abordée avec «finesse». C'est pour ces raisons que notre pays est appelé à la rescousse. Autrefois critiqué pour ses principes de non-ingérence et ses appels pour un dialogue inclusif entre les parties en conflit, Alger est aujourd'hui sollicitée. Le président de la CGI a mis en exergue, l'importance d'une solution politique à la crise en Libye afin de préserver son intégrité territoriale et rétablir la paix dans la région. Une Libye en crise, c'est négatif pour toute la région. «Il est très important d'arriver à faire baisser les tentions dans ce pays et y ramener le calme et la paix progressivement», a-t-il souligné. Le président de la CGI avait notamment déclaré, à l'issue de son entretien avec le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra, que «l'Algérie (...) s'est engagée à fond pour la solution pacifique des crises au Mali». D'où l'hommage rendu à l'Algérie pour sa médiation visant la recherche d'une solution à la crise au Mali. Il est à rappeler qu'International Crisis Group est une organisation non gouvernementale multinationale à but non lucratif, dont la mission est de prévenir et résoudre les conflits grâce à une analyse de la situation sur le terrain et des recommandations indépendantes.
L'Algérie poursuivra sa mission pour une solution politique en Libye De son côté, Abdelkader Messahel a souligné dans un entretien accordé à l'APS que l'Algérie poursuivra «en dépit de l'adversité» sa mission pour une solution politique à la crise en Libye. Selon lui, la mission d'Alger consiste «à accompagner les forces vives libyennes ayant marqué leur disponibilité à œuvrer pour une solution politique à cette crise». Dans ce sillage, Messahel a souligné que les Libyens «sont les seuls habilités à définir les fondements et les contours de la solution politique, en dehors de toute forme d'ingérence étrangère». L'Algérie a toujours mis en garde contre les conséquences destructrices de la poursuite du cycle de violence sur le devenir du peuple libyen et sur la stabilité de la région. Messahel a estimé que l'escalade de la violence que connaît la Libye «constitue une source de grave préoccupation pour l'Algérie et les pays voisins». Il a relevé qu'au regard de la simple donne géographique, cette crise ne saurait s'appréhender, pour nous, autrement qu'en termes de sécurité nationale». Les solutions isolant les groupes terroristes identifiés en tant que tels, «préserveront l'intégrité territoriale, la cohésion nationale et permettra l'édification d'un Etat moderne et démocratique». M. Messahel a souligné que le retour à la stabilité en Libye et au Mali voisin «permettra de lutter efficacement contre le terrorisme et le crime organisé».