Des centaines d'opposants à l'exploitation du gaz de schiste, dont des professeurs d'université, des spécialistes en énergie et en environnement, des représentants du Comité national de la défense des droits des chômeurs (CNDDC), des militants de la société civile se sont rassemblés, jeudi dans la matinée, pour la quatrième fois consécutive, sur la place du Peuple (Sahet el-chaâb), devant la grande rose de sable, à Ouargla, en plein centre de Souk Lahdjar. Objectif : dénoncer la décision du président Bouteflika, annoncée à l'issue de la réunion ministérielle du 27 janvier 2015, qui ne consacrait pas le gel du projet relatif à l'exploitation du gaz de schiste, soit la principale revendication de l'heure des habitants du Sud. "Ekhtona ! Ekhtona" (On ne veut rien de l'Etat, mais laissez la région tranquille), scandaient les manifestants. Ce quatrième rassemblement du genre a été animé par des professeurs des universités, des spécialistes, notamment dans le secteur de l'environnement et de l'énergie, venus apporter des réponses aux citoyens et "confirmer" la réalité des dangers de l'exploitation du gaz de schiste et de "son impact catastrophique sur l'environnement et la santé publique". Le découpage territorial en faveur des régions du Sud et les autres décisions récemment prises sont "dérisoires", selon les protestataires, ou encore "des rafistolages destinés à absorber la tension et calmer une population révoltée qui en a marre des promesses". Pendant le rassemblement, l'on notait la présence d'un important dispositif sécuritaire, mais les policiers intervenaient surtout pour réguler la circulation, légèrement perturbée par le mouvement de protestation. Les citoyens de Ouargla, de plus en plus convaincus des conséquences "néfastes" de ce projet, jurent de poursuivre la protestation jusqu'à l'arrêt total de l'exploitation "dans toutes ses phases, de l'exploration jusqu'à l'exploitation". G. C.