Le FCE a appelé à ce que soit levé définitivement le verrou de la disponibilité du foncier industriel en accordant au secteur privé la possibilité de créer, d'aménager et de gérer, dans le cadre du système de concession, des parcs industriels "Aujourd'hui, je peux vous dire qu'hormis la Défense nationale, aucun secteur ne doit être fermé. Tous les secteurs doivent être ouverts. Si je parle aujourd'hui de l'aérien, à titre d'exemple, il faut que ces gens qui sont en train de crier, à droite et à gauche, cessent de le faire. Parce qu'ils ont le passe-droit. Ils ont le salon d'honneur. Il faut qu'on réfléchisse, un peu, à cette population qui souffre de cinq à six heures de retard. Basta !" Le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, reçu hier par le ministre de l'Industrie et des Mines, n'a pas pris de gants pour répondre à ses détracteurs, sans les nommer. M. Haddad faisait certainement allusion aux critiques de la secrétaire générale du Parti des travailleurs qui, avant-hier, avait qualifié le projet d'ouverture de l'espace aérien aux compagnies privées algériennes "de bombe". Le président du FCE a indiqué qu'il "a parlé sans tabou de l'ouverture" avec le ministre de l'Industrie et des Mines, affirmant que les entreprises, publiques et privées, rencontrent "d'énormes difficultés". M. Haddad a affirmé avoir évoqué avec le ministre plusieurs questions liées à la dépénalisation de l'acte de gestion, au foncier industriel et à l'OMC. Le président du FCE a également cité la règle 51/49 régissant l'investissement direct étranger, dont il affirme en être le "fervent défenseur". Il a insisté sur la nécessité de revenir sur la question de l'unification du taux de l'IBS qui est inacceptable pour l'appareil de production national. Le FCE a appelé à ce que soit levé définitivement le verrou de la disponibilité du foncier industriel en accordant au secteur privé la possibilité de créer, d'aménager et de gérer, dans le cadre du système de concession, des parcs industriels le long de l'autoroute Est-Ouest, et de revoir le fonctionnement des Calpiref. Parallèlement à la poursuite du programme étatique d'implantation de nouvelles zones industrielles, le secteur privé peut contribuer à la résorption de la pénurie en foncier industriel par le lancement d'un premier programme pilote portant sur 2 à 4 parcs industriels, de 3000 ha minimum, à aménager et à gérer selon un cahier des charges préalablement établi en concertation entre les services gouvernementaux et les représentations patronales. Le FCE a demandé aussi à ce que soit revu le mode de gouvernance de l'ensemble des dispositifs d'appui et d'accompagnement des entreprises, et permettre un pilotage mixte et une fixation d'objectifs en accord avec ceux fixés par l'Etat. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, qui a relevé une certaine "convergence de vue" avec le FCE, a rappelé, qu'en juin 2014, il avait parlé de "la dernière fenêtre de tir" qui se présente pour l'Algérie "pour développer une économie productive qui va se substituer à la rente pétrolière". Il a indiqué que plusieurs mesures annoncées sont maintenant effectives. "Dans dix jours, nous mettrons en place les groupes industriels", a-t-il précisé. L'avant-projet relatif au code des investissements ainsi que celui concernant la loi d'orientation sur la PME sont soumis aux différents départements ministériels pour débat. Des mesures pour l'amélioration du climat des affaires ont été prises. Dans une semaine, le ministre réunira les organisations patronales pour en faire la lecture. "Vous allez voir qu'il y eu beaucoup de choses qui ont été réalisées", a-t-il assuré. "Nous nous sommes réunis, aujourd'hui, pour prendre des mesures immédiates pour pouvoir faire avancer les choses et améliorer l'environnement de l'entreprise", a-t-il ajouté. S'il a relevé une convergence de vue, le ministre a, néanmoins, souligné des nuances sur certaines questions. Sur les zones industrielles, demandées par le FCE, M. Bouchouareb estime que la "meilleure solution serait de les donner aux Chambres de commerce". Le ministre reconnaît que le taux unifié de l'IBS, notamment sa rétroactivité, pose problème, rassurant le FCE que "la question sera posée au niveau du gouvernement". Concernant la demande de soutien du département de l'Industrie et des Mines pour la reprise de la campagne "Consommer algérien", M. Bouchouareb a indiqué qu'un arrêté ministériel est en cours de finalisation, et qui obligera tous les consommateurs qui émargent au budget de l'Etat "d'acheter et de consommer production nationale". M.R.