A l'instar des autres forêts du pays, celle de la wilaya de Batna, qui reste parmi les plus importantes en superficie et en variété, fait face à une menace pourtant bien connue des services des forêt, en l'occurrence la chenille processionnaire du pin d'Alep. À la direction des forêts de Batna, plus précisément au service de la faune et de la flore, le chef de bureau, M. Rezoughi Abderahmane, nous dira que les larves sont connues pour leur mode de déplacement en file indienne, se nourrissent des aiguilles de diverses espèces de pins, provoquant un important affaiblissement des arbres. Aussi, pour lutter contre ce fléau, notre interlocuteur nous explique que "la campagne de lutte contre la chenille de procession est en réalité un programme qui touche 11 500 hectares à travers toute la wilaya. Nous avons réalisé plus de 51% du programme, qui consistait à enlever les nids des chenilles et leur incinération ; l'opération est confiée à des forestiers qualifiés". Et de rajouter : "L'opération a lieu au moment où l'insecte confectionne son nid d'hiver, stades L3 et L5 ; sachant qu'il y a un souci de santé publique, la chenille n'est pas uniquement dangereuse pour l'arbre". En effet, en plus de se nourrir des aiguilles des pins, entraînant une défoliation de l'arbre, la chenille peut-être extrêmement dangereuse pour l'homme, l'insecte possède 600 000 poils urticants qui sont projetés en l'air à la moindre agression, pouvant provoquer d'importantes réactions allergiques, mais aussi des troubles oculaires ou respiratoires. Selon le responsable du service, toutes les dispositions sont prises pour que ce genre d'accidents n'arrive pas, sachant que les citoyens sont informés de la dangerosité du nid mais aussi de l'insecte, surtout dans les agglomérations mitoyennes des forêts, soit urbaines ou suburbaines. Enfin, si la chenille possède quelques insectes prédateurs (ennemis naturels) à l'exemple des guêpes, coccinelles, les mouches, ou certains oiseaux à l'exemple de la mésange, le coucou ou encore la huppe fasciée, le traitement mécanique reste le moyen le plus efficace et le plus radicale. On apprend que les attaques à répétition donnent d'autres maladies encore plus graves ; nos interlocuteurs nous disent vouloir faire le nécessaire, que le mal se propage et du coup il passe à un stade plus dangereux. Jusque-là, 6351 hectares ont été traités depuis janvier, période où la chenille est la plus vorace. Ce traitement ne concerne qu'une partie du programme, qui se poursuivra par des opérations de lutte mécanique (échenillage) et incinération, dans l'espoir de réduire au maximum le nombre de nids de chenilles. R.H.