Des témoignages poignants ont été exprimés lors de cette commémoration comme celle des syndicalistes de Rouiba qui se rappellent de l'engagement sans faille de Hassaïne aux côtés des travailleurs. Il y a 21 ans que notre confrère Mohamed Hassaïne fut enlevé par un groupe terroriste du GIA pour ne plus donner signe de vie. Ses amis, ses confrères, le président de la Ligue des droits de l'homme (LADDH), Hocine Zahouane, les syndicalistes de Rouiba, la veuve de notre confrère Mustapha Abada étaient présents avant-hier à Larbataâche, aux côtés de la famille du défunt, à l'occasion de la cérémonie de recueillement organisée conjointement par le collectif Mananssaouch et l'association "Club de la presse" de Boumerdès. Le président de la LADDH a saisi l'occasion pour réitérer son appel visant la mise en place d'une instance nationale chargée de traiter tous les dossiers des victimes du terrorisme ainsi que la construction d'un mémorial national en hommage à ces martyrs de cette période noire. "Les traumatismes vont rester et les générations vont exprimer un jour ce besoin de justice qui ne doit pas se manifester par un besoin de vengeance", a expliqué Hocine Zahouane en ajoutant que cette initiative doit être développée et élargie par devoir de mémoire. De son côté Nouredine Bouderba, ami de la victime et responsable du collectif Manassaouch, a mis l'accent sur l'engagement de Mohamed Hassaïne aux côtés des démunis, des travailleurs et des fellahs de la région. "Il savait traduire les grands principes politiques en actions simples centrées sur la prise en charge des préoccupations quotidiennes des gens humbles de sa localité", dira-t-il. Abachi Lahcène, au nom du club de la presse de Boumerdès, a affirmé que la participation des journalistes de Boumerdès à cette cérémonie "est un devoir de solidarité et un travail de mémoire pour dire à toutes les autorités et à nos concitoyens que c'est grâce aux sacrifices des hommes et des femmes comme Mohamed que notre pays n'a pas sombré dans le néant et que c'est aussi grâce à leurs sacrifices que nous continuons à exercer notre métier et en même temps notre passion". D'autres témoignages poignants ont été exprimés lors de cette commémoration comme celle des syndicalistes de Rouiba qui se rappellent de l'engagement sans faille de Hassaine aux côtés des travailleurs ou du maire de Larbaâtache qui se remémore les actions de solidarité menées par Mohamed Hassaïne aux côtés des paysans et des humbles de la région ou encore de son collègue Tahar d'Alger républicain qui a qualifié Hassaïne d'un grand homme, mort pour l'amour qu'il porte à l'Algérie. Sa femme encore très affectée a tenu à souligner que son mari a payé de sa personne sa passion du métier et sa solidarité avec les plus démunis et les plus lésés. Il est mort pour ses convictions, mais rares sont ceux qui s'enquièrent du sort de sa veuve ou de ses orphelins, confie-t-elle. M. T.