Cette quantité d'armes serait destinée, soit à alimenter le marché "du trafic d'armes", soit carrément aux groupes terroristes qui tenteraient de reprendre du terrain. Un détachement de l'ANP a réussi à déjouer, hier, une tentative d'introduction d'un arsenal de guerre lors d'une patrouille de reconnaissance à In-Guezzam, près de Tiririne, à la frontière avec le Niger, selon un communiqué du ministère de la Défense. Selon le communiqué, l'arsenal découvert dans une cache est composé de 6 pistolets-mitrailleurs de type Kalachnikov, 3 fusils mitrailleurs de type FMPK, 2 lance-roquettes de type RPG-7 et SPG-9, 2 mortiers de calibre 60 mm, 6 mitrailleurs de calibres 14,5 mm et 12,7 mm, 2 mines anti-groupes, 60 grenades offensives et défensives, 225 kilogrammes de produits explosifs, 45 roquettes de différents calibres et 1 761 balles pour divers armements. "Cette opération de qualité est le fruit de la vigilance des éléments de l'ANP et leur veille à défendre l'intégrité du territoire national et à déjouer toute tentative visant à porter atteinte à la stabilité et à la sécurité de l'Algérie, et ce, en dépit de tous les sacrifices pour faire face à ces menaces et défis, à l'instar de la sécurisation des frontières, de la lutte antiterroriste, de la lutte contre la contrebande et du crime organisé", a ajouté le document. Cette quantité d'armes en provenance certainement de l'arsenal libyen pillé après la chute de Kadhafi, estimé par les experts à 10 millions d'unités et dont une partie a été introduite dans les pays voisins, notamment au Nord-Mali, et serait destinée, soit à alimenter le marché "du trafic d'armes", soit carrément aux groupes terroristes qui tenteraient de reprendre du terrain après leur échec à se sanctuariser dans la sous-région. Malgré l'étau que leur ont imposé les services de sécurité et leur surveillance étroite, les groupes terroristes Aqmi, Mujao, Al-Mourabitoune ou l'EI continueront à essayer de poursuivre leur criminelle besogne pour déstabiliser davantage la région. Et à maintenir pesante la menace sur tous les pays. Y compris l'Algérie qui est la cible privilégiée de ces groupes en raison de l'impact médiatique que provoquent les attentats, le pays étant considéré comme une puissance régionale. Cette situation, accentuée par le désordre libyen, la persistance des attaques au Mali et la nouvelle stratégie de Boko Haram connecté au terrorisme international, impose un travail de fond en amont et une étroite coopération sécuritaire régionale et internationale, afin de prévenir tout acte de ces groupes et de les éradiquer. Le choc de l'attentat contre le site gazier d'In-Aménas est encore présent dans les esprits. Cette opération, qui n'est pas la première de l'ANP dans cette zone désertique, apporte la preuve qu'une partie de l'arsenal libyen est bien tombé entre les mains des groupes terroristes. Ce qui complique davantage la mission des services de sécurité, particulièrement les Algériens appelés à assumer la double mission de sécuriser le territoire national et à suppléer les faiblesses des pays voisins dont les armées souffrent d'insuffisances à tous les niveaux. Par ailleurs, il y a lieu de relever que les groupes terroristes opérant dans le Nord-Mali disposent du même type d'armes que celui découvert par le détachement de l'ANP à In-Guezzam. Des armes acquises auprès de trafiquants qui les ont acheminées depuis la Libye. Des armes utilisées récemment dans les attentats à Gao et de Kidal dans le Nord-Mali. D. B.