Pour avoir affirmé dans ces mêmes colonnes, dans l'édition du 4 mai dernier, que "s'il ne répondait pas favorablement à une offre de l'étranger, il prolongerait au MOB", Abdelkader Amrani a tenu parole. Ayant décliné plusieurs offres de différents clubs de Ligue 1, dont le plus insistant était le CSC dont les responsables lui ont proposé "beaucoup plus" que ce qu'il touchait la saison dernière au MOB, Amrani a fini par donner son accord au Raed Essaoudi. "Normalement, je rallierai l'Arabie saoudite le 15 juillet prochain dans la mesure où le championnat local débutera le 4 septembre prochain. C'est un challenge très intéressant, très excitant. Et ma foi, une aventure à l'étranger permet à tout homme d'emmagasiner de l'expérience, de voir autre chose, de vivre d'autres sensations, de découvrir un autre environnement. Je sais qu'il n'est jamais facile pour un technicien étranger d'entraîner en Arabie saoudite. Mais le projet et le discours des dirigeants du Raed m'ont convaincu. C'est un risque, j'en suis conscient. C'est, d'ailleurs, pour cette raison que la compensation financière est prise en considération vu qu'elle est largement supérieure à ce qui se fait ici. Mais, moi, je le prends comme un défi. Un challenge à relever, et j'y arriverai inch'Allah", nous disait, à ce propos, le principal concerné qui évoque, en parallèle, "une autre raison, extra-sportive celle-là, qui a beaucoup pesé au moment du choix final". "Ce départ en Arabie saoudite m'offre, aussi et surtout, l'opportunité d'accomplir le rite sacré du pèlerinage. Cela faisait longtemps que je voulais effectuer le Hadj. L'occasion ne m'a, toutefois, jamais été offerte. Cette fois-ci, c'est elle qui est venue vers moi. Je ne pouvais tout de même pas refuser ! Au contraire, je ne peux qu'en remercier Dieu", nous confiait celui qui a offert au MOB son premier titre national. Mais autant Abdelkader Amrani semblait excité à l'idée d'entamer une nouvelle période de sa vie d'homme et d'entraîneur, autant il était peiné de quitter une ville et un club qui l'ont, dit-il, "marqué à vie". Surtout que "cette séparation a été altérée par les déclarations irresponsables et pas du tout conformes à la réalité" du porte-parole des actionnaires, Farid Zizi. "On ne m'a jamais proposé 220 millions/mois !" "Tout ce qu'a dit Zizi est faux. Archifaux. D'abord lorsqu'il indique dans la presse que je devais lui adresser un préavis de départ, il a tort. Il oublie peut-être que mon contrat a expiré au mois de mai. Je suis donc libre de tout engagement contractuel. À ce sujet, il raconte n'importe quoi. Tout comme il essaye de tromper les gens, les supporters plus particulièrement, en leur affirmant qu'il m'a proposé 80% de majoration de salaire pour renouveler mon contrat. Cela ne s'est jamais produit. S'il m'avait proposé une telle augmentation, cela voudrait dire que son offre était de 220 millions/mois. Or, c'est complètement faux. Cela ne s'est jamais produit", soulignera Amrani, avant d'enchaîner : "Ce n'est pas juste de sa part de dire qu'Amrani a fui Béjaïa. Preuve en est, à l'heure où je vous parle, je suis encore à Béjaïa (hier à 14h30, ndlr). Si je voulais fuir, je n'aurais pas assisté à la cérémonie de Mobilis. Si je voulais fuir, je ne serais pas resté ces quatre derniers jours ici, à Béjaïa. J'y suis depuis le 4 du mois en cours. Hier, j'ai d'ailleurs été l'invité de deux dirigeants du club avec lesquels j'ai dîné. Je garde un rapport très fort avec l'ensemble du club, joueurs, membres du staff, dirigeants et supporters." Amer, mais déterminé à rétablir la vérité, notre interlocuteur renchérira : "C'est d'ailleurs par respect pour le club et son public que j'ai chargé mon manager d'étudier les offres qui me sont parvenues, afin que je puisse prendre une décision au plus tard une semaine après la fin du championnat. Je l'ai clairement expliqué aux responsables du MOB. Lorsque l'offre saoudienne est arrivée et que nous avons rapidement trouvé un terrain d'entente, je l'ai annoncé, afin de ne pas retarder davantage le MOB dans sa préparation en perspective de la prochaine saison. Que Zizi arrête donc de raconter n'importe quoi et qu'il fasse preuve d'honnêteté et de correction comme je l'ai toujours fait, de mon côté. Surtout qu'après avoir vécu une année extraordinaire, il est impératif de garder de bons rapports. Je n'oublie aucun des fabuleux moments vécus dans ce club, avec ses joueurs, ses dirigeants, ses employés et ses supporters. J'aime trop ce club, cette ville et ses habitants qui m'ont tant donné pour leur manquer de respect." R. B.