Sept civils ont été tués, hier, et une trentaine d'autres blessés, lors d'une manifestation populaire contre la présence de l'Etat islamique (EI/Daech) à Derna, dans l'Est libyen, ont rapporté les médias locaux et les agences de presse. Les habitants de cette ville sont sortis dans la rue, juste après la prière du vendredi, et se sont dirigés vers le quartier contrôlé par la branche locale de Daech, également présent en Irak et en Syrie. Ce mouvement a déclaré Derna capitale du califat autoproclamé en Afrique, créant un véritable climat de terreur au sein de la population locale, prise en otage par une multitude de milices armées depuis la chute de l'ancien régime de Tripoli, fin 2011. La manifestation d'hier a été organisée aussi pour dénoncer l'arrivée massive de "combattants" étrangers qui affluent à Derna pour rejoindre les rangs de ce mouvement qui contrôle depuis mardi une autre ville libyenne : Syrte. Parallèlement à cette fusillade contre les civils, les terroristes de l'Etat islamique sont entrés, depuis mardi, dans une guerre sans merci contre une puissante milice locale, "le Conseil des combattants de Derna". L'élimination d'un des leaders de cette milice a donné lieu à un meurtrier face-à-face qui se poursuit encore. Le bilan provisoire des combats est d'une trentaine de morts, dans les deux camps, selon des chiffres fournis par les médias libyens en ligne. Aussi, des bombardements de l'aviation de l'armée libyenne ont visé plusieurs positions de l'Etat islamique, dont celle relevant du lotissement Diwane al-Hassaba, dans le quartier Rafaa al-Ansari, ont affirmé les autorités militaires de Tobrouk dans un communiqué. L'implantation de l'EI et son avancée en territoire libyen inquiètent plus d'un, au moment où les négociations de paix peinent à rassembler les parties en conflit autour d'un consensus pour la formation d'un gouvernement d'union nationale. La communauté internationale pourrait être amenée à intervenir militairement en Libye. Une option rejetée par de nombreux pays, dont l'Algérie qui privilégie la voie diplomatique pour la résolution de cette crise libyenne. L. M.