C'est dans l'élan de la solidarité que l'UGTA organise les marchés de proximité, une initiative vieille de cinq ans. Le siège de la centrale syndicale, sis au 1er Mai, tient lieu de marché aménagé pour la circonstance. Pour cette année, l'organisation syndicale, en collaboration avec le ministère du Commerce, a voulu donner plus de constance à l'action de solidarité, en attribuant plus d'espaces aux sociétés intéressées par ces marchés de proximité et en étoffant l'éventail de l'offre, ainsi que nous l'explique Amar Takdjout, secrétaire général de la fédération textile et cuir à l'UGTA. Il y aura ainsi une succession de chapiteaux aussi spacieux que possible, bien achalandés, de l'agroalimentaire à profusion, et, c'est une nouveauté, de l'habillement, notamment des articles pour enfants. Y sont présentes les sociétés Proda, N'gaous, Colaital, Safina, la première propose vainde fraîche et congelée. Les produits agricoles frais, en seront exclus. Et, c'est, peut-être, le chaînon manquant dans cette organisation dont se fait le promoteur le syndicat UGTA. Takdjout estime difficile de mobiliser des producteurs agricoles, de mettre en place toute la logistique nécessaire à l'approvisionnement en produits frais. A contrario, ajoute-t-il, impliquer des sociétés, qu'elles soient publiques ou privées, structurées, rompues à l'approvisionnement, permet de créer une certaine dynamique dans l'agroalimentaire et faire la promotion de la production locale. Et puis, poursuit-il, les produits ( légumes secs, produits laitiers et dérivés, viandes rouges et blanche, jus, dattes ...) qu'elles proposent dans cet espace sont très prisés pendant le mois de sacré. Mais peut-être pas autant que les produits agricoles frais ! Et, la question de la mercuriale ? Des secteurs d'activités entiers pâtissent du ralentissement économique, pendant le mois de Ramadhan. Mais pas la mercuriale. La consommation alimentaire étant dopée, les prix flambent, a fortiori dans des marchés ouverts aux quatre vents, dépourvus de contrôle. Que le ministère du Commerce dise que les prix sont libres, cela n'y change rien. La surconsommation de produits alimentaires, à l'occasion du mois sacré, toutes les familles, ou presque, s'y adonnent, créant, ainsi, sans le vouloir, une pression sur l'offre. Les spéculateurs en rajoutent une couche, bien entendu. Le pic de consommation entraine évidemment une hausse des prix de l'alimentaire. L'envolée des prix dépasse parfois les 30% sur certains produits. La folie qui s'empare des marchés rend le panier de la ménagère de plus en plus léger, alors qu'en dehors du mois de Ramadhan, la consommation ne croît, en moyenne, que de 15 à 20%. Pour le secrétaire général de la fédération textile et cuir à l'UGTA, l'organisation dont il fait partie a discuté avec les entreprises ( une cinquantaine) qui animent cette exposition-vente, au niveau de la centrale syndicale, des prix. Les sociétés pratiquent, selon lui, des "prix usine", relativement abordables, par rapport aux marchés classiques. Les prix sont de 10 à 15% moins chers. Mais, reconnaît-il, l'UGTA ne peut pas leur imposer des fourchettes de prix. "Que la centrale mette à leur disposition de l'espace, de l'électricité, de l'eau,... cela ne signifie pas qu'elle va leur édicter des prix", souligne-t-il. L'UGTA est également présente en dehors d'Alger. Elle est dans l'organisation de la solidarité dans d'autres régions. Elle se met à contribution quand c'est nécessaire, en mettant certaines de ses antennes régionales à la disposition de tous ceux qui veulent organiser des marchés de proximité et appuyer la solidarité. Le représentant de l'UGTA affirme qu'au-delà de leur aspect conjoncturel, ces actions sont de nature à promouvoir la production locale, faire de la vulgarisation autour de la qualité dont sont capables nos entreprises. Le mois sacré constitue, selon lui, une belle opportunité pour en parler. Et d'ajouter que la bataille de la promotion ne doit pas s'arrêter là, mais se poursuivre à l'année, l'idée étant de rendre "séduisante" notre production. Y. S.