"Le recours au délestage a été décidé dans le but d'assurer l'équilibre entre la production et la consommation, mais aussi pour éviter les risques qui pourraient entraîner la coupure générale en cas de rupture du stock de carburant", a expliqué le directeur de wilaya de la production d'électricité, Choutla Ahmed. La mise en œuvre du planning de rotation de l'énergie électrique dans la commune Tin Zaouatine (500 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset) a suscité de vives inquiétudes chez les habitants qui en ont assez des délestages répétitifs. Le programme de coupures appliqué depuis plus d'une semaine par Sonelgaz a ainsi transformé cette municipalité frontalière en pandémonium. 672 familles, pourléchées par un soleil au zénith, sont ainsi mises à rude épreuve en ce mois de jeûne. Les habitants, accoutumés à la canicule en l'absence d'une réelle prise en charge de la part des autorités, ne peuvent plus tolérer cette situation aux conséquences fâcheuses. à en croire nos sources, ils n'ont que quelques heures pour profiter de la fraîcheur dégagée des climatiseurs avant de se voir couper le courant électrique. Agacés par le sentiment d'abandon dans ce no man's land où l'on songe aux petits espaces ombragés, les habitants ont ainsi célébré le 53e anniversaire de l'indépendance dans le noir. "Et nos responsables continuent de nous casser les oreilles par des promesses jamais tenues. Des sommes colossales sont dépensées chaque été dans le cadre du plan d'urgence visant à satisfaire le besoin des consommateurs de cette énergie vitale. Ce n'est pas le cas de Tin Zaouatine qui est, semble-t-il, rayée de la carte géographique de ce pays", se lamentent-ils. Le directeur de wilaya de la production d'électricité, Choutla Ahmed, a justifié les délestages itératifs par le manque d'approvisionnement en carburant de la centrale de production, nécessitant "jusqu'à 15 000 l de gasoil par jour pour qu'elle fonctionne normalement". "Le recours au délestage a été décidé dans le but d'assurer l'équilibre entre la production et la consommation, mais aussi pour éviter les risques qui pourraient entraîner la coupure générale en cas de rupture du stock de carburant", a-t-il expliqué, précisant que l'autonomie mensuelle de la centrale requiert jusqu'à 405 000 l de gasoil, soit 15 camions de 27 000 l. "Ce qui relève de l'impossible, d'autant plus que l'alimentation de cette région en carburant est irrégulière en raison de plusieurs facteurs. Je rappelle que le dernier convoi composé de 6 camions de 27 000 l a dû rebrousser chemin à cause du mauvais temps", ajoute-t-il. Cependant, M. Choutla a tenu à faire savoir que la centrale en question en est à 51% seulement de ses capacités de production. "Sur une capacité de 4700 kW/h, on produit uniquement 2400 kW/h, et c'est largement suffisant pour couvrir les besoins de cette région compte tenu des trois paramètres de puissance. C'est dire que le problème ne nous incombe pas", a-t-il conclu. R.K.