La chef de la diplomatie mexicaine a exigé hier en Egypte une "enquête exhaustive et transparente" pour faire la lumière sur la bavure militaire qui a coûté la vie à huit touristes mexicains, un drame sur lequel Le Caire reste avare en explications. Claudia Ruiz Massieu est arrivée dans la nuit au Caire en compagnie de huit proches des victimes. Peu après 9h00 locales (7h00 GMT), ils se sont engouffrés sans un mot dans l'hôpital où sont soignés les six survivants mexicains, accompagnés par deux médecins du ministère de la Santé et trois officiers de la police scientifique de leur pays. Les blessés "vont de mieux en mieux", a indiqué la ministre en sortant. "Nous attendons une enquête approfondie, exhaustive et transparente pour établir les responsabilités et clarifier ce qui s'est passé", a expliqué Mme Ruiz Massieu alors que, depuis trois jours, aucune information officielle ne filtre au Caire. Les huit Mexicains et quatre de leurs accompagnateurs égyptiens ont été tués "par erreur" dimanche dans le bombardement de leur convoi par des hélicoptères ou des avions de combat, à environ 250 km au sud-ouest du Caire, au cœur du vaste désert occidental égyptien, dont les oasis luxuriantes sont prisées des touristes. Rejetant la responsabilité de l'attaque sur les organisateurs égyptiens de l'excursion, Le Caire a déploré que les 14 Mexicains aient voyagé à bord de véhicules 4x4 – une pratique pourtant courante – et non en "autocar", et soient entrés dans une "zone interdite" à un moment où les forces de sécurité pourchassaient des djihadistes. Mais de nombreuses voix se sont élevées pour critiquer le manque de coordination entre la police – dont un représentant accompagnait le groupe selon les guides –, le ministère du Tourisme et l'armée. D'autres ont accusé l'armée de frapper régulièrement des civils lors de ses opérations antiterroristes. R. I./Agences