Le président sortant de Guinée, Alpha Condé, a été réélu au premier tour, à la majorité absolue, selon les premiers résultats de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Mais l'opposition conteste ces résultats et compte manifester, estimant qu'il ne servirait à rien de saisir la Cour constitutionnelle pour un éventuel recours. Publiés le vendredi soir, les premiers résultats donnent Alpha Condé, vainqueur de la présidentielle avec 2,2 millions de voix, soit un taux de 92%, pour un taux de participation de 68%, le scrutin étant boycotté par une partie de l'opposition qui a estimé que les jeux sont faits d'avance. "Dans les prochaines heures, la Ceni rendra publics les résultats provisoires du scrutin du 11 octobre", a déclaré Cellou Dalein Diallo, arrivé en deuxième position, loin derrière Alpha Condé. Qualifiant cette élection de "mascarade" et accusant "la Céni et l'administration" d'avoir tout préparé pour que Alpha Condé, réélu dès le premier tour, le chef de l'opposition a appelé ses partisans à rester mobilisés, ainsi que les autres candidats à la présidentielle (sept au total, ndlr), et a décidé de ne pas reconnaître les résultats du vote. "Je ne ferai pas, non plus, de recours auprès de la Cour constitutionnelle", a-t-il précisé. "J'inviterai, le moment venu, les autres candidats et tous les citoyens qui sont les vraies victimes de ce hold-up électoral à organiser, conformément à la loi, des manifestations pacifiques pour exprimer notre indignation et protester contre ce grave déni de démocratie", a ajouté Cellou Dalein Diallo, expliquant qu'"en attendant, je demande à tous les Guinéens de faire preuve de retenue et d'éviter toute forme de violence". Pour rappel, la présidentielle de 2010 et les législatives de 2013 avaient été entachées par des violences et des accusations de fraude. L. M./Agences