Sourires de circonstance devant les journalistes hier au Quai d'Orsay par le duo Fabius-Lamamra, qui a fait valoir une entente parfaite entre l'Algérie et la France, à l'occasion de la tenue à Paris de la troisième session du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa). Les chefs de la diplomatie des deux pays qui étaient accompagnés par leurs collègues Emanuel Macron et Abdesselam Bouchouareb, respectivement ministres de l'Economie et de l'Industrie, se sont entendus pour dresser un tableau reluisant du partenariat bilatéral, qui aurait porté ses fruits. "Les résultats du partenariat d'exception sont là et bien là", s'est félicité Laurent Fabius. Sans être plus précis, le ministre français des Affaires étrangères a parlé d'un milliard d'euros, comme du montant des projets de coopération. Certains ont donné lieu à la signature de contrats, huit au total, dans les domaines des transports (création d'un bureau d'études entre la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF) et le groupe Egis, spécialiste en conseil et ingénierie et conclusion d'un contrat pour la rénovation du mobilier urbain des gares), de l'industrie (production des engrais et du ciment), de l'énergie (vannes industrielles), de l'agriculture et de la propriété intellectuelle. De leur côté, M. Lamamra et son hôte ont paraphé un accord sur la mobilité des jeunes diplômés qui permettra aux jeunes cadres algériens de travailler en France, et réciproquement pour les jeunes français. "Nos relations n'ont jamais été aussi bonnes", a encore assuré le locataire du Quai d'Orsay qui a accompagné ses invités dans la matinée au Palais de l'Elysée où ils étaient attendus par le président François Hollande pour une séance de travail. La prochaine rencontre entre les officiels algériens et français se déroulera à Alger au début de l'année 2016 sous la direction des premiers ministres des deux pays pour une session du comité intergouvernemental de haut niveau liant les Etats algérien et français. Cette intense activité diplomatique est de nature évidemment à confirmer l'excellence des relations bilatérales. S'employant à rectifier le tir après l'incident diplomatique provoqué par la fouille du ministre de la Communication, Hamid Grine, à l'aéroport d'Orly dernièrement, le chef de la diplomatie française a réitéré son mea culpa. Mais l'Algérie veut plus que des regrets. "Il faut faire en sorte que ce genre d'incident ne se reproduise plus", que ce soit pour "des ministres, des diplomates, ou de simples citoyens", a demandé Ramtane Lamamra. Selon lui, les rapports entre les deux pays ne doivent souffrir d'aucune ambiguïté. "Nous voulons une relation absolument sans nuage", a-t-il ajouté. Dans le domaine exclusivement économique, l'Algérie souhaite que la coopération, surtout industrielle, remplace définitivement le lien commercial entre les deux pays. Au cours de ses deux visites en Algérie, en décembre 2012 et en juin 2015, le président Hollande avait promis d'œuvre pour l'instauration d'un partenariat gagnant-gagnant. Actuellement, la France est le deuxième partenaire économique de l'Algérie avec 10,5 milliards d'échanges en 2014. Il est à rappeler que le Comefa a été créé en 2013. La seconde session s'est tenue en 2014, en marge de l'ouverture à Oran de l'usine de construction automobile Renault. S.L.-K.