Ils étaient tous là : des partis, comme le PEP (Parti de l'équité et de la proclamation), PRD (Parti pour le renouveau et le développement), PRA, El-Karama, FBG (Front pour la bonne gouvernance), parti El-Fadl (Le mérite), Taj, ANR, des représentants d'associations, comme Houria Hafsi, de l'UNFA, Sidi Saïd, de l'UGTA, Tayeb Houari, de l'Onec, Salah Souileh, de l'UGCA ou encore Rabha Tounsi de l'ONVTAD, un représentant d'une obscure association, l'ONPCP (Organisation nationale pour la promotion de la culture de la paix) et même l'imam de la Grande Mosquée, Ali Aya, un ancien du parti dissous avant d'entrer en dissidence, sans compter une ribambelle d'autres personnes parmi les courtisans, les recyclés et la clientèle traditionnelle du parti. Pour la cérémonie d'inauguration du siège de l'"Initiative politique nationale pour le progrès dans la cohésion et la stabilité", une espèce d'OPNI (objet politique non identifié), lancée par le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, il y avait de tout, à l'exception des partis représentatifs, notamment de l'opposition et des syndicats autonomes. Une espèce de "quincaillerie politique" s'est retrouvée, donc, au nouveau siège, un immeuble cossu situé dans un quartier résidentiel à Ben-Aknoun, pour déclamer la "moubayaâ" au nouveau front voulu par Saâdani, une initiative qui se décline comme une troisième voie face à la transition démocratique souhaitée par la CNLTD et la reconstruction du consensus national défendu par le FFS. Aux allures d'une cérémonie officielle, Amar Saâdani, qu'attendaient un "comité d'accueil" et plusieurs représentants de médias, arrive au milieu d'un carrousel de voitures rutilantes. Flanqué du ministre Amar Ghoul, il avait du mal à se frayer un chemin pour rejoindre une salle à l'intérieur de l'immeuble où régnaient une cohue et une anarchie indescriptibles. "Cette initiative est un rempart national pour relever les défis qui se posent au pays, notamment sécuritaires", dit-il, d'emblée, alors que certains continuaient à jouer des coudes pour entrer dans la salle et que d'autres grommelaient sous cape. "Elle est ouverte, sans limite dans le temps à toute adhésion", ajoute-t-il encore avant de brandir l'argument sécuritaire qui confine, selon lui, à la mobilisation et à la nécessité de renforcer le front interne. "Celui qui a attaqué notre Sahara peut le faire une autre fois. Celui qui a attaqué Tiguentourine, pourrait attaquer Hassi-Messaoud, les terroristes se trouvant à la frontière en Libye, à la frontière avec la Tunisie, au Niger, au Nigeria, partout autour de nous. C'est pour ça que cette initiative est un rempart national. Il n'est pas exigé de chacun d'appuyer quelqu'un ou un autre. Le président de la République est une institution. C'est pour ça que nous disons que l'Initiative va participer et soutenir le Président car son programme est adopté par le peuple et concerne des questions économiques, sociales et sécuritaires. L'Initiative ne nous appartient pas. On l'a mise entre des mains sûres (...)", assure-t-il plus tard. Amar Saâdani annonce dans la foulée la mise en place prochaine de commissions et d'ateliers. K. K.