Le stand Algérie au Paris Livre, a abrité une conférence samedi dernier, sur l'histoire et la littérature de Constantine. Cette rencontre a vu la participation de plusieurs intervenants, notamment les historiens Benjamin Stora et Abdelmadjid Merdaci. "Constantine, histoire et littératures" est l'intitulé de la conférence organisée ce samedi, au stand Algérie au Salon du livre de Paris (du 17 au 20 mars, au Palais des expositions de la Porte de Versailles). En cette occasion, plusieurs intervenants étaient présents pour parler de l'histoire de cette ville, un "lieu de naissance de penseurs et d'écrivains". Parmi les conférenciers, on peut citer l'historien Abdelmadjid Merdaci, qui a souligné dans sa communication que "Constantine a été une métropole qui a toujours eu vocation à rassembler et à animer des territoires. C'est une ville ouverte qui a enseigné l'islam de fraternité et de tolérance et qui a accueilli et assimilé des cultures diverses, grâce aux grands penseurs qui ont marqué son histoire". L'historien n'a pas manqué de rendre un hommage appuyé à l'enfant de Constantine Benjamin Stora, en rappelant "sa constante rigueur intellectuelle dans ses écrits et ses prises de position sur tout ce qui concerne l'Algérie". D'ailleurs, l'historien était présent à cette rencontre pour présenter son dernier ouvrage Les clés retrouvées (éditions Stock, 2015), où il parle de son enfance à Constantine, ville qui lui rappelle des senteurs suaves, des émotions de la vie avec ses parents et ses amis et de la musique qui a bercé leur quotidien. "Dans mon livre, j'ai voulu aussi reconstituer l'atmosphère du monde judéo-musulman qui a constitué l'ambiance de mon enfance et qui a disparu", a-t-il indiqué. En effet, ce livre retrace l'enfance de l'auteur depuis sa naissance en 1952 jusqu'au départ de la famille pour la France en 1962. "Après plus de sept ans de guerre et de déchirements" commence une période de déracinement et de solitude que le jeune Benjamin va essayer de transcender pour devenir, avec le temps et à force de travail, le grand écrivain et historien d'aujourd'hui. L'écrivain et réalisateur Hosni Kitouni a axé son intervention sur le rôle "des arrivants", originaires de la Kabylie orientale, qui ont apporté leur part de richesse humaine et culturelle à Constantine. Durant le débat, les questions étaient adressées essentiellement à Benjamin Stora qui était devenu la vedette de l'après-midi, même si son habituelle sobriété l'en défendait. Il ne s'empêchera cependant pas de montrer son agacement suite à une question d'un participant qui lui disait : "Dans votre livre sur Constantine, vous citez une seule fois le nom d'un Arabe ; c'est un peu comme Camus, l'autre Algérien". À cette remarque, l'historien a informé avoir évoqué Ben Badis et les noms de grands écrivains algériens, tout en précisant : "Vous ne pouvez pas me faire ce procès, moi qui ai consacré tant d'ouvrages à l'histoire de l'Algérie et aux combats de son peuple". Cette brève "passe d'armes" n'enlève rien au contenu de la conférence qui s'est révélée de bonne facture et qui a fait connaître et aimer un peu plus Constantine à l'assistance nombreuse venue s'informer sur la grande métropole de l'Est algérien, fière de sa profondeur historique et culturelle. À rappeler que Constantine était l'invité d'honneur de cette édition du Salon du livre qui s'est déroulé du 17 au 20 mars. A. B.