L'attaque terroriste de ce vendredi contre un site gazier à El-Ménéa, au sud du pays, a, vraisemblablement, mis en état d'alerte les plus hautes instances du pays. Le péril sécuritaire aux frontières du pays inquiète au sommet de l'Etat. Pour preuve, quarante-huit heures après la tentative terroriste avortée par les éléments de l'Armée populaire nationale (ANP), vendredi, contre le site gazier de Kharbech, dans la région d'El-Ménéa, à 1 300 km au sud de l'Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika a jugé utile de convoquer un conseil restreint "consacré à la situation dans la sous-région". Un conseil qui a réuni, selon un communiqué de la présidence de la République répercuté, hier, en fin de journée, par l'APS, "le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le ministre d'Etat, directeur de Cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, le ministre d'Etat, conseiller spécial auprès du président de la République, Tayeb Belaïz, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, ainsi que d'autres membres du gouvernement". Le communiqué est particulièrement bref et ne livre pas beaucoup de détails sur le conseil : "La réunion a été sanctionnée par des directives présidentielles, notamment dans les domaines sécuritaires, humanitaires et diplomatiques, de nature à permettre à notre pays de faire face à cette situation, dans le respect de ses principes fondamentaux et dans la préservation de ses intérêts nationaux." C'est dire la confidentialité qui entoure ce type de conclave. Aussi, la volonté de l'Etat de laisser entendre que les développements sécuritaires dans la région sont suivis de très près, et que surtout, l'Algérie ne restera pas les bras croisés face à toute tentative de déstabilisation. Le message est très clair étant donné les directives. Le Président avait déjà donné l'alerte, la veille, à l'occasion de la célébration du 54e anniversaire de la fête de la Victoire. "Le peuple algérien vaillant a versé le tribut du sang et de la sueur pour libérer et construire l'Algérie mais aujourd'hui, femmes et hommes, jeunes et aînés sont plus que jamais tenus à l'unité, à la vigilance et à la mobilisation pour la sauvegarde de l'intégrité de notre pays qui partage ses frontières avec de nombreux pays secoués par des crises violentes", a-t-il averti. Abdelaziz Bouteflika a ajouté aussi que "notre peuple est également appelé à rester vigilant et solidaire face aux complots dévastateurs ourdis contre la nation arabe tout entière et dont des peuples frères payent aujourd'hui la rançon comme nous-mêmes l'avons fait durant la tragédie nationale dont les vents ont soufflé en vérité de l'extérieur". La menace est donc là et réelle, même si elle ne date pas d'aujourd'hui. Cependant, la vigilance reste de mise comme l'ont souligné, tour à tour, la semaine passée, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui, et le vice-ministre de la Défense, chef d'état-major de l'armée, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. Mehdi Mehenni