Les débats se sont focalisés sur le relogement et la distribution des logements sociaux à ceux qui refusent de squatter une classe d'école, une terrasse ou une cave. Le bilan d'activité de l'exécutif de la wilaya d'Alger au titre de l'exercice 2015 a fait l'objet jeudi d'un examen par les élus d'Alger lors de l'ouverture de la session originaire de l'APW. La séance d'ouverture des travaux a été présidée par le P/APW, M. Karim Bennour, qui a relevé, dans son discours inaugural, l'importance de l'ordre du jour retenu pour la session ordinaire. Au programme, figurent les dossiers relatifs à l'examen et l'adoption du projet portant révision du PDAU, le plan d'aménagement de la nouvelle ville de Sidi Abdallah et enfin le dossier des EPIC. Du reste et en abordant le bilan d'Abdelkader Zoukh, les débats se sont focalisés sur le relogement et la distribution des logements sociaux par les maires ainsi que le sort des familles qui souffrent dans l'exiguïté mais qui n'ont squatté ni cave ni construit un gourbi. En effet, les membres qui se sont succédé à la tribune ont relevé et dénoncé les retards qu'accuse l'opération des quotas de logements sociaux, 80 unités pour chaque commune. Sur les 57 communes, seules cinq communes dont Sidi Moussa, Béni Messous, Rouiba, Ben Aknoun, Raïs Hamidou ont affiché et distribué leurs quotas respectifs aux bénéficiaires, soit 313 unités sur 6010 dégagées à cet effet par la wilaya d'Alger. "Qu'est-ce qui empêche ces maires d'entamer la distribution ? Le wali doit intervenir pour finaliser ce dossier qui n'a que trop moisi dans les tiroirs des maires", s'interrogent des élus. D'autres ont plaidé les cas des Algérois qui souffrent de l'exiguïté dans la dignité et dont l'attente dure depuis 20 à 30 ans. "Ces cas dignes d'intérêt sont oubliés par la wilaya, par ce qu'ils se refusent à squatter une classe d'école, une terrasse ou une cave. D'autre part, ils n'occupent pas la rue ni ne brûlent des pneus... C'est dire le respect qu'ils ont pour les lois de la République, sans pour autant inciter le wali à se pencher sur leur situation sociale." L'élu Farid Oumahammed a retenu l'assistance par son analyse du bilan d'Abdelkader Zoukh. En effet, sa longue intervention dans l'ancien siège de CPVA retapé à neuf a suscité un intérêt particulier parmi l'assistance du fait que le dissident du FFS a déclaré à l'assistance que "le bilan de 2015 ressemble à celui de 2014. D'ailleurs, des chiffres et des constats rapportés dans le rapport le confirment". En matière de taux d'occupation de logement, Oumahammed relèvera que pour 2015, 5,8 personnes par habitation, alors qu'en 2014, c'était pratiquement la même chose avec 5,6 personnes. En ce sens, l'orateur relèvera, chiffres à l'appui, les contradictions énumérées dans le rapport concernant les assiettes de terrain récupérées après la démolition de plusieurs bidonvilles dans la capitale. Pour l'exemple, "en page 1, le rapport signale que 180 hectares ont été récupérés ; en page 20, il est mentionné 154 hectares ; et en page 22, on relève 180 hectares en plus des 50 hectares récupérés après le démolition du méga-bidonville Haï Erremli. Or, dans le bilan de 2014, vous avez mentionné la récupération de 180 hectares", lancera-t-il. Outre cela, Farid Oumahammed a relevé les omissions, sinon les préjudices causés par l'administration aux citoyens. À ce sujet, il a rappelé que 19 familles occupant des caves et des terrasses à Oued Koriche (ex-Climat de France) ont été oubliées par les services de la wilaya lors de l'opération de relogement du 5 janvier 2015. "Ces familles, après s'être désistées de leurs demandes de logements AADL, sur instruction des services de la wilaya, se retrouvent aujourd'hui dans le désarroi le plus total. Ces familles ont formulé des recours mais sont bloqués au niveau de la daïra". Sur sa lancée, l'élu Farid dira à l'assistance, attentive à ses observations dûment corroborés par des chiffres, que l'affaire de 78 familles de haï Boumâaza II, dans la commune de Maqaria (ex-Leveilley), qui ont perdu leur gourbi n'ont jamais été recasées. "Ces familles ne savent plus où donner de la tête pour avoir un toit ou de récupérer leur misérable gourbi démoli." Abordant le chapitre des travaux publics, l'élu a dénoncé le détournement du projet de route d'évitement prévu au niveau de la station-service des Grands Vents, et ce pour éliminer le rond point d'Amara et rejoindre du coup l'Institut Pasteur de Ouled Fayet. "L'étude de ce projet, dont le coût estimatif était de 40 milliards de centimes, nous a été présenté l'année dernière par l'ex-DTP M. Rabhi, qui est actuellement wali délégué de Rouiba. Maintenant, le terrain devant abriter cette route est affecté à un projet de promotion immobilière. La question mérite des explications M. le wali." Voulant dénoncer l'absence de transparence dans la gestion des dossiers de partenariat avec des étrangers, l'élu Farid est revenu sur l'accord signé entre les deux Epic Erma et EGCTU avec un partenaire étranger portant sur la mise en place et la gestion des feux tricolores. "Du moment que l'accord est signé et finalisé tel que rapporté dans le rapport d'exercice, pourquoi dissimule-t-on le nom de ce partenaire étranger ?" À signaler enfin que le projet de révision du PDAU de la wilaya d'Alger sera présenté aux débats la semaine prochaine. H. H.