Le P/APW M. Karim Bennour adhère au programme du wali d'Alger qui applique, dit-il, celui du président de la République. L'éradication de l'habitat précaire, le relogement, le commerce informel, la sauvegarde des sites archéologiques, le statut de la capitale, l'AEP sont autant de dossiers qui ont suscité de vives réactions des élus de l'APW à l'occasion de la présentation du bilan d'activité 2014 par le wali d'Alger, mercredi passé. Lors de son intervention, le chef de l'exécutif Abdelkader Zoukh a mis en exergue les résultats de l'opération de relogement qui s'est étalée durant tout l'exercice écoulé. Il a rappelé que pas moins de 16 000 familles occupant des logements précaires ont été installées, en un temps record, dans des logements dotés de toutes les commodités nécessaires et de tous les équipements sociaux devant faciliter la nouvelle vie des bénéficiaires. Force est d'avouer que ces statistiques inhérentes au relogement et jamais atteintes depuis l'indépendance ont été fortement saluées en plénière. D'ailleurs, le P/APW Karim Bennour n'a pas caché sa satisfaction et réitère son soutien au programme du wali d'Alger qui applique scrupuleusement, dit-il, celui du président de la République. Cependant, des voix se sont élevées dans l'hémicycle de l'ex-CPVA pour connaître le sort réservé aux assiettes de terrain récupérées après la démolition des sites de baraquement ou autres immeubles menaçant ruine. "On souhaite vivement connaître le devenir des parcelles foncières récupérées", lancera un élu avant de poursuivre : "On espère que ces terrains n'abriteraient pas de nouvelles cités-dortoirs. Basta à la construction de logements à Alger-Centre. Il est temps d'engager une réflexion sur la réorganisation urbaine du centre-ville pour lancer des projets qui feront d'Alger une capitale moderne ouverte sur le monde". Dans le même registre, un autre élu a plaidé la cause des familles exclues de l'opération de relogement de Diar El- Baraka à Baraki, le 15 décembre 2014. Cet élu a rappelé que pas moins de 150 familles ont été exclues et leurs recours n'ont eu aucune suite à ce jour. "Pourquoi cette hogra, il y a des familles entières en ces jours de grand froid qui passent la nuit à la belle étoile". Sans tarder, l'infatigable P/APW Karim Bennour reprend la parole et s'engage à rouvrir ce dossier avec les autres services concernés pour réétudier ces cas de Diar El-Baraka où pas moins de 1 100 familles ont été relogées. Pour sa part, l'élu Farid Oumahamed s'interroge pourquoi le bilan d'activités de la wilaya a fait l'impasse sur les programmes de logements LSP. "Que deviennent ces projets ?", demandera-t-il. À titre d'illustration, il citera le programme LSP de Aïn Benian ou d'Oued Koriche dont les souscripteurs sont restés à ce jour sur leur faim. Ils attendent depuis 2001 à ce jour. Et paradoxalement ces mêmes souscripteurs qui caressent l'espoir d'obtenir ces logements, ne peuvent jamais postuler pour une autre formule puisqu'ils sont déjà bénéficiaires selon la logique du fichier national du logement. L'informel : le chat et la souris à Oued Terfa L'autre sujet sur lequel les élus ont interpellé M. Abdelkader Zoukh est incontestablement le commerce informel et les marchés de proximité "sauvages" qui polluent tous les quartiers de la capitale. "Toutes les artères d'Alger sont squattées par des revendeurs à la sauvette. Cela ne peut plus durer, car le citoyen n'en peut plus de cette situation intolérable", selon un membre qui haussera le ton. Il demandera carrément l'interdiction formelle de ces camionnettes de fruits et légumes qui occupent les chaussées dans les rues d'Alger. L'autorité devra être rétablie à tous les niveaux et d'une façon permanente. L'exemple d'Oued Terfa à Draria est édifiant. C'est l'histoire du chat et de la souris qui se répète à longueur de journée. D'un côté, il y a les policiers qui empêchent les revendeurs à la sauvette de s' y installer, et de l'autre, il y a les conducteurs de "BFM" qui réoccupent la chaussée pour imposer alors leur diktat dès que les agents de l'ordre quittent les lieux. Les membres de l'APW plaident pour que l'autorité publique soit omniprésente. "La lutte contre l'informel ne doit pas être un effet de campagne", lanceront-ils. Tout le monde s'accorde à interpeller les autorités à réagir dans les meilleurs délais face au phénomène avant le mois de Ramadhan. La direction du commerce a du pain sur la planche. Les débats se sont focalisés par ailleurs sur la nécessité de doter Alger d'un statut particulier digne des grandes capitales. D'autres voix se sont élevées pour s'interroger sur le devenir des marchés de proximité construit par Batimétal que les jeunes refusent d'occuper en raison de l'exiguïté des étals. L'existence de véritables marchés permettra de mieux réguler et contrôler l'activité commerciale. 1 719 "indus-occupants" de logements de l'éducation Le président de la commission de l'éducation, M. Dilmi Mohamed-Tahar, ouvrira le dossier de l'éducation pour rappeler que l'Etat a déployé les grands moyens pour développer ce segment aussi important que primordial pour le développement de la société. Il expliquera plus loin les raisons du report de la conférence de l'éducation en raison de la grève. Par ailleurs, le wali d'Alger a indiqué que ses services ont recensé 1 719 logements d'astreinte illégalement occupés dans le secteur de l'éducation à Alger. "Cette opération nous a permis de récupérer 70 logements jusqu'ici et celle-ci se poursuivra jusqu'à l'assainissement total de cette situation", a souligné M. Zoukh. Pour se faire, le wali a chargé alors les trois directeurs de l'éducation des wilayas (Est, Centre et Ouest) d'appliquer la loi dans toute sa rigueur sur ces "indus-occupants" de logements d'astreinte. Tous les intervenants convergent sur l'idée que la capitale soit rehaussée du statut de vitrine du pays. À ce titre, il a relevé des insuffisances sans pour autant renier les efforts consentis pour redorer le blason d'Alger la Blanche. Pour rappel, Alger compte plus de 10% des habitants du pays, soit près de quatre millions. À ce titre, le wali rappelle le plan de développement de la capitale à l'horizon 2029 et qui a été endossé par les hautes autorités du pays. Il faut savoir que pour l'exercice 2014 la wilaya d'Alger a bénéficié d'un montant de 54,586 milliards de DA du montant global réservé au quinquennat 2010-2014, soit 292,052 millards de DA. D'autres voix ont soulevé la question de fermeture des hôtels de la capitale aux environs de minuit : "Vous parlez du tourisme et les établissements hôteliers qui ferment à minuit dans la capitale ?" Enfin, la résolution portant sur le plan de sauvegarde du site archéologique de Tamenfoust (ex-La Pérouse), situé dans la commune d'El-Marsa a été adopté à l'unanimité par les membres de l'APW. Le directeur de la culture, M. Khaldi, a su plaider le dossier de ce site millénaire qui existe depuis l'époque phénicienne, tout en rappelant que les travaux d'urgence, dont la clôture pour la préservation du site, ont démarré en décembre 2014 après avoir mené une étude exhaustive sur le site. Ce site protégé et classé monument national qui s'étend sur 117 hectares compte un réservoir d'eau, des thermes (est et ouest) et le fort turc. H. H.